26 Octobre 2023
J42 en Namibie, Jeudi 19 octobre, J119 de voyage
Ce matin, nous faisons un petit peu d'école en roulant car la route est belle. On longe la mer, c'est chouette. Nous faisons un petit crochet pour voir une épave mais nous ne nous y attardons pas car des vendeurs de cailloux te sautent dessus à peine garé.
Puis nous mangeons plus loin vers des petites collines avant de rejoindre les colonies d'otaries. Pendant le café, nous croisons la Citrouille avec Isa et Christian. Ils en reviennent et retournent en ville pour souci dentaire. Du coup, on se donne rendez-vous dans deux jours pour faire la piste de l'Ugab River ensemble 😀
A Cape Cross, l'odeur te prend bien au nez, c'est clair ! En même temps des dizaines de milliers d'otaries au même endroit... Mais le temps de s'y habituer et après ça va. Heureusement pour nous, il ne fait pas trop chaud aujourd'hui et les enfants ne sont même pas incommodés du tout. C'est impressionnant de voir autant d'otaries à fourrure au même endroit. En décembre, elles peuvent être jusqu'à 100 000.
Il y a une différence impressionnante entre les mâles et les femelles car les premiers peuvent faire jusque 360kg tandis que les femelles ne dépassent guère les 90kg.
Guilhem a du mal avec les nombreux bébés morts et quand ils se chamaillent juste parce que l'un est passé trop près, mais on rigole aussi beaucoup quand on entend leurs drôles de cris : chèvres, aboiements, grognements... On reste une bonne heure à les observer avec plaisir. L'accès au site protégé de Cape Cross nous aura coûter 350NAD (150 par adultes, et 50 pour le véhicule, gratuit pour les loulous).
En fin de journée, nous prenons une piste pour le Messum Crater superbement bien pourrie : 30 kilomètres en une heure, nous prenons les traces à côté de la piste pour tenter vainement d'être moins secoué. Mais le paysage est très beau ! Tu ne te rends pas vraiment compte que tu es dans un cratère puisque celui-ci mesure 20 km de diamètre, tu as donc l'impression d'être entouré de petites montagnes. Et on découvre de nouvelles fleurs étranges... Les Welwitschia mirabilis. Qui sont en fait des arbres mais à ras du sol. Il y a un tronc au bout duquel se trouvent deux feuilles uniques mais que le vent chargé de sable coupe, donnant l'impression qu'elles en ont plus. Ces plantes exceptionnelles ne poussent que dans le désert du Namib et si elles ont l'air moches et fanées, elles sont en fait vieilles de plusieurs siècles, voir pour certaines d'entre elles de plus d'un millier d'années !
Vendredi 20 octobre
Matinée école et travaux amélioration de l'habitacle ( un tasseau, une cornière, porte intérieure de la soute réparée...) Puis après-midi jeux avant une promenade en fin de journée, en espérant avoir un peu moins chaud. La montée sur la petite colline pleine de caillasses n'est pas simple, ça roule sous les pieds. Mais ça vaut le coup : on a une jolie vue sur le massif du Brandberg de l'autre côté. Le soleil tape mais grâce au vent, on est bien. On fait quand même une petite marche de 2km avec 145m de dénivelé, parfait comme petite ballade avant d'allumer le feu et de se régaler avec pièce de bœuf et purée maison.
Samedi 21 octobre
Sitôt près, sitôt parti. On veut rejoindre la D2303 pour s'y poser en attendant de voir passer la citrouille. Retrouver quelqu'un dans un pays où t'as du réseau qu'en ville, c'est limité. Il faut avoir communiqué avant et être plutôt logique ensuite 😁
La piste est longue et fatigante pour rejoindre la D. Ça secoue beaucoup. On roulera jusqu'à un embranchement où on s'arrête manger pour être sûr de ne pas les louper. Et c'est parfait : même pas 30 minutes après, les voilà !
Nous passons par le Ugab Rhino Camp pour prendre un peu d'eau avant de s'engager sur la piste du lit de rivière, histoire d'être plus serein. Le gars à l'entrée nous indique le début de la piste, et c'est parti.
On commence par du sable épais et mou. Il y a beaucoup de verdure, c'est chouette. Ruben glisse un peu mais tout va bien. Sur ce terrain, la citrouille s'en sort mieux. Ils sont plus lourd que nous mais leur blocage de roue étant centralisé, ils jonglent plus facilement que nous qui devons parfois descendre pour bloquer manuellement les roues avant, et les débloquer ensuite (oui car l'amplitude pour tourner est réduite quand le blocage est mis).
Ensuite, le sol devient plus dur et arrive quelques passages techniques avec trous et dévers mais tout continue de rouler. On se dit que vers 17h max on se trouve un coin où passer la nuit mais finalement, c'est bien en fin d'après-midi que l'obstacle surgit : une montée raide avec dévers, l'arrière de la citrouille a glissé et n'est pas passé.
Gros chantier pour débloquer. On creuse à droite pour redresser un peu la caisse, puis on s'attaque à la roue gauche. On casse la bosse, et on comble un peu avec du sable et des cailloux, puis on sort une des plaques de désensablage pour avoir de l'accroche.
Nouvelle tentative... Rebelotte. L'arrière chasse... en pire. Forcément, il y a un gros trou à côté, faut pas se louper. La caisse n'est pas loin de la falaise, si elle s'appuie, on a l'air fin. On remblaie, beaucoup, beaucoup, beaucoup. C'est long... et il fait chaud... mais pendant ce temps, les enfants sont à l'abri dans Ruben et s'occupe comme des amoures. Finalement, après avoir bien sécurisé l'endroit, la Citrouille passe. Une heure et demie de boulot, nous sommes éreintés mais fiers d'être passés quand même. Et surtout malgré le stress et la galère, toute l'opération s'est passée dans la bonne humeur. On s'arrête cinq minutes après pour la nuit. Isa et Christian nous propose une petite douche extérieure fort agréable ! Et pendant que les quatre adultes sont sur les rotules, les enfants pètent le feu !
Dimanche 22 octobre
On ne le sait pas encore mais ce matin va être une matinée éreintante. On décolle à 9h30, à 9h45 on doit déjà commencer à remblayer.
Dévers, croisement de pont, arbre... aller c'est parti, on remplit avec le matériau du coin (branches) et on joue avec la pelle. Passage sans souci. Puis plus loin, il faut à nouveau remblayer pour limiter le dévers (le fait de trop pencher sur un côté) et cette fois c'est avec des cailloux. Puis belle descente, traversée de rivière et arrivée dans le swamp et la jungle amazonienne. C'est la partie molle du lit de rivière, pas loin de l'eau, il peut y avoir de la vase... La végétation est dense et haute, on se dit que la piste n'a pas été empruntée depuis longtemps. Le chemin est tellement étroit que tu n'as pas le choix, quand tu es lancé, il faut y aller.
On finit par sortir de la broussaille et rejoindre une esplanade caillouteuse. 10 minutes de répit avant de voir qu'encore ensuite il y a un passage avec dévers dans du sable dont le côté est à moitié éboulé. Si c'est du côté où bascule le poids du camion, ça peut s'ébouler d'avantage. On décide de renforcer mais cet énième effort nous fait réfléchir : nous avons fait 2 km en 3 heures et il nous en reste 50 ! Ce n'est pas raisonnable, on est déjà rincé à midi. Nous allons voir à pied plus loin, pour voir si cela s'améliore à un moment... mais non. En voiture, ça passerait sûrement (même si par la suite nous avons eu plusieurs retours disons que non, ça ne passe plus tout le long). Mais nous, nous avons des véhicules assez haut qui font que les gros dévers ne sont pas nos copains.
Nous mangeons donc là avant d'entamer notre demi-tour. Dans ce coin sans ombre, nous profitons pleinement de notre nouveau store posé à Keetmanshoop !
Le retour se passe très bien, en même temps y a quatre personnes qui ont travaillé à la DDE namibienne ce matin, la piste est comme neuve ! A part au gros chantier d'hier où nous renforçons là où les roues ont creusé, tout est bon.
Revenus dans le début sableux du lit de rivière, nous sommes heureux de nous posés à l'ombre d'un grand arbre et de pouvoir souffler. On joue au molkky, écoute de la musique et passe une très belle soirée.
Lundi 23 octobre
La fin de la piste est très belle et agréable ce matin. Nous voyons deux écureuils, une antilope et des babouins. Pas d'éléphants en vue ! Dommage, on était un petit peu venu là pour ça mais c'est la nature, on ne peut pas prévoir où ils seront !
Nous allons nous poser dans les montagnes du Brandberg, petit massif de Namibie. L'après-midi est tranquille, nous entendons le chant des cigales africaines avec seulement les mouches pour nous embêter en plus. Dessin, peinture, petits jeux et cuisine d'un gâteau à l'ananas... on est bien !
Mardi 24 octobre
Debout à 6h pour attaquer une petite marche avant la chaleur du jour ! Nous partons avec Isa dans le lit de rivière (et oui encore, ils modèlent le paysage ici!). Guilhem raconte mille histoires en marchant, Elyone admire les nombreux lézards. Après 2,5km, nous trouvons la source d'eau : petite flaque au milieu de brins d'herbes.
Et puis, nous trouvons les peintures préhistoriques. Pas évidentes à voir de prime abord, un arc de cercle rouge nous met la puce à l'oreille. Ça fait plaisir de les trouver au fil de la falaise.
En rentrant au campement, nous décidons de fuir les mouches et de se trouver un autre endroit pour le reste de la journée. Nous commençons donc la piste en direction de la petite ville d'Uis. Il y a plus de vent mais pendant la journée, c'est agréable... Sauf quand tu bricoles !!
Réparation du système électrique car un répartiteur en plastique a fondu et nous n'avions donc plus de production solaire. On est bien content d'avoir Christian pour nous aider, plus à l'aise en élec' que nous.
Puis nous refaisons l'entrée car le lino sur la marche s'est arraché. Planche en bois, habillage... Ca nous occupe un bon moment mais on est content du résultat. On a aussi fait un peu d'école mais pas très concluante avec la chaleur, je m'en doutais. Ensuite, apéro champagne ! et repas dans la citrouille car il fait un peu froid ce soir 😊
Mercredi 25 octobre
Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit dej, nous faisons une session d'école rapide mais efficace. Ensuite, nous finissons la route jusqu'à Uis, où nous faisons des courses avant d'aller au camping. Il fait trèèèèèès chaud. Tous à la douche après le repas. Les enfants et Isa passent tout juste avant la coupure d'eau. Les garçons et moi, on devra se contenter d'un fin filet d'eau, dégoûtés 😅 (Bon comme ils ont couper l'eau pour réparation, heureusement déjà qu'il y en avait quand même un peu pour se rincer les cheveux, hein!)
Séance coiffure grâce à Isa qui me coupe les cheveux (merciiiii) et Bruce en perd un peu aussi sous mon coup de tondeuse. Passage à la piscine mais pas long car en fin d'après-midi le vent se lève et rafraîchit bien.
Jeudi 26 octobre
Un vrai jour off, sans route, où tu retrouves le train-train du ménage-lessive-blog-préparation de la suite du voyage avec créneau à la piscine en bonus. Un jour off pour du repos ? Ah non, râté ^^
Vendredi 27 octobre
Nous partons pour Twylfelfontein où il y a à priori plein de choses à visiter. La piste est une nouvelle fois pourrie, pourrie, pourrie. Comme Bruce en a marre, on décide de suivre une piste du GPS indiquée ni sur Tracks4Africa, ni sur Osmand. Bon le début est très beau, avec l'impression d'être dans la brousse. Au bout de quelques kilomètres, on atteint un village et ensuite la piste se transforme radicalement : de la caillaaaaaaaaaaaaaaaaaaaasse et des arbreeeeeeeeeeees. On raye la peinture, une fois, deux fois... quinze fois avant de voir que les deux maigres traces de roues se transforment en une seule passe : piétonne (pieds d'hommes ou d'animaux, ça à vous de juger😁) Aller, demi-tour.
On rejoint donc la route de m****C'est fatigant de conduire sur ce genre de piste alors on s'arrête non loin de la piste quand on reçoit un message d'Isa qui nous dit qu'ils sont posés à 5km de là. Bon ba, allons-y ! Les enfants jouent aux himbas pendant l'apéro, la nature est vraiment la plus belle aire de jeux.
Samedi 28 octobre
Nous allons à la forêt pétrifiée ce matin mais nous ne verrons rien de plus que le parking : 250NAD par adulte (gratuit pour les enfants), ça nous fait quand même 25€ une visite guidée de 50 minutes pour voir des troncs d'arbres devenus cailloux. En vrai, ça nous aurait branché mais on trouve que c'est un sacré budget !
Donc Twylfelfontain c'est bien, si tu as des sous. Car en effet l'autre site de particularités géologiques (Organ Pipes et Burnt Mountain) est aussi à 250NAD, tout comme le site de peinture préhistorique de la Dame Blanche, 250NAD again.
On choisit donc de commencer la route pour rejoindre le parc d'Etosha à 250km de là, en passant par une petite piste. A titre comparatif, une journée au plus grand parc national de Namibie nous coûte 350NAD (17,50€) pour un safari de ouf (que vous découvrirez au prochain épisode 😉) d'où notre choix de zapper le minéral.
Avant même que la piste devienne off-road, un petit caillou pointu et tranchant décide de faire un câlin d'un peu trop près à notre roue arrière droite : nouvelle crevaison.
Puis ensuite nous descendons de notre petite montagne pour rejoindre un large lit de rivière comme on les aime : sableux mais surtout vert. Il y a une ferme de palmiers dattiers, des vaches, chèvres, chevaux...
Un fermier nous ouvre un portail pour ensuite quitter ce terrain confortable pour une piste de cailloux qui secouuuuuuuue ! On est descendu en altitude ? Nous n'avons plus qu'à tout remonter en traversant en plus, une vingtaine de fois des lits de rivière 🤣
Mais tout se passe très bien et nous rejoignons une piste plus confortable et un lit de rivière vers lequel nous passerons la nuit en compagnie de nos amies les mouches, cent fois plus nombreuses que dans le Brandberg !
Dimanche 29 octobre
Aujourd'hui, nous devons rejoindre nos amis à un camping devant le parc Etosha. Il nous reste 150km de route, passant par la ville de Kamanjab où nous faisons un appoint de courses et gazole. Au final, une fois de plus Isa et Christian nous retrouvent pendant notre café et nous finissons la route ensemble. La piste est meilleure et même qu'après la ville, nous retrouvons une route goudronnée ! Les 70km restant sont ainsi d'une agréable douceur... ! (oui, me voilà à faire de la poésie avec du bitume)
Une fois arrivés, les deux gars se penchent sur un souci de la Citrouille et Bruce refait aussi notre roue de secours.
Le camping a des douches parfaites, un plan d'eau pour observer les animaux (même si nous, on n'en verra pas), et pleiiiiiin de lézards ! Bref, il plaît autant aux parents qu'aux enfants, de quoi passer une bonne nuit pour attaquer la semaine à venir en forme 😃