25 Mai 2024
J6 en Afrique du Sud, Vendredi 10 mai 2024, J323 de voyage
Après plusieurs jours dans Kruger où nous étions en mode vacances, aujourd'hui on reprend l'école. On fait aussi une mise à jour dans le linge, une longue partie d'échecs extérieurs, trempage de pied dans la piscine et c'est reparti.
On roule une petite heure avant de crever la roue arrière droite. Bon sang, loi des séries, ça ne s'arrêtera jamais (dernière crevaison il y a moins d'une semaine dans Kruger, puis juste avant au Mozambique...). Le changement de roue est rapide, avec l'aide d'un gars de passage, mais on a perdu trop de temps et on ne préfère pas s'engager à traverser la montagne sans chambre à air de secours et avec la nuit qui tombe tôt.
On s'arrête alors à la petite ville de The Oaks pour chercher un magasin de pièces auto mais à part une station service, il n'y a pas grand chose. Il faudra pousser jusqu'à Hoedspruit à 30km de là. On fera donc halte pour la nuit sur un Car and Truck Park : grand parking éclairé avec gardien, sanitaires et quelques poids lourds comme voisins pour 50R (~2,50€).
Samedi 11 mai 2024
Pendant que Bruce prépare la roue de secours, on se fait une bonne session d'école et on observe avec plaisir un ballet de montgolfières. La matinée passe vite. On mange sur place et on file à Midas, à seulement 15km de là, pour se réapprovisionner en chambres à air.
Au final, ils n'ont rien et un samedi après-midi en Afrique du Sud, tout est fermé ! Alors on rebrousse chemin pour passer par la Abel Erasmus Pass, une route de montagnes super jolie sans difficulté notable si ce n'est un peu de patience quand tu tombes derrière un poids lourd qui galère à grimper ! Les paysages du Drakensberg sont magnifiques, avec des escarpements de quartz grandioses.
On n'arrive vers 16h aux Echo Caves. On demande à dormir sur le parking pour visiter le lendemain matin. Les dames sont très accueillantes, c'est calme, avec quelques singes vervets. On va être bien.
Et comble de la sérénité ce soir, quand nous ressortons une dernière fois de nuit : nous voyons un galago ! Guilhem est ravi car il n'arrêtait pas de nous en parler. On reste un moment à l'observer : d'abord dans la poubelle pour fouiller, il va ensuite le long du muret puis d'arbre en arbre. Petit singe aux grands yeux, le galago à queue touffue n'est pas très grand mais ne semble pas avoir peur de nous. C'est un beau moment de contemplation à la lumières des étoiles.
Dimanche 12 mai
8h30 : c'est parti pour la visite des grottes ! 240R pour nous 4, on arrondit à 300 pour les remercier de la nuit (15€ au lieu de 12€). On est seul avec notre guide, c'est super ! Et on est assez fiers de nous car on comprend presque toutes les explications et les échanges moins formels en anglais 😅 On voit le changement comparé aux Cango Caves l'année dernière.
C'est un super moment : on prend notre temps, les grottes sont belles et les enfants jouent aux aventuriers. Nous voyons plein de chauve-souris qui se mettent en grappe pour avoir chaud. Aussi, il y a plein de belles formes naturelles comme de belles cascades de calcaire, la madonne, les têtes d'autruches et d'éléphants, les dents de croco, les alvéoles d'abeille...
Et avons appris quelques nouvelles choses : comme le fait que les stalagmites grandissent en moyenne de 2,5cm tous les 100 ans seulement 😯(cf bébé stalagmites en photo) , que la lumière verdit l'argile, que les stalactites sont très solides et que d'ailleurs les habitants les coupaient pour en faire des armes.
Car oui, les Echo Caves étaient en partie habitées. On y trouve la cuisine : identifiée grâce à une ancienne cheminée et les roches du plafond noircies par la fumée du feu, la chambre à coucher, très bas de plafond, et même le cimetière !
On sort vers 10h30, tous ravis de notre visite. On y a passé 1h20 pour une visite censée durer 45-60minutes 😅 mais on n'a pas vu le temps passer. Nous avons la chance d'avoir pu les visiter en quasi totalité car les grottes sont découpées en deux tronçons, dont l'un a été inondé pendant 6 mois l'année précédente. En effet, un lit de rivière passe à l'intérieur et comme c'est un endroit clos et frais, l'eau ne peut s'évaporer et disparaît uniquement par infiltration dans le sol. Pour le petit bout que nous n'avons pas visiter, c'est qu'il n'est pas accessible aux enfants, ni aux personnes claustrophobes puisqu'il faut y aller en rampant...
De retour à la lumière du soleil, nous filons directement car nous avons 240km à faire aujourd'hui. Malheureusement, une heure à peine après être parti, la rustine lâche et on crève encoooooOOOOoooore. Le temps de changer la chambre à air (c'est la fin des haricots, on met la dernière qu'on a), de regonfler en station, mettre de l'essence, ça nous prend bien 1h30. Le temps passe vraiment vite. Alors pour gagner du temps je vais chercher en TakeAway (vente à emporter) à l'indien d'à côté mais pas de bol c'est vraiment trop épicé pour nous, impossible de manger autre chose que le riz !
On roulera bien tout l'après-midi, malgré les quelques bonnes côtes. Nous quittons le plateau à 1000m d'altitude, avec ses champs d'agrumes, pour monter jusqu'à 1800m et y découvrir champs de maïs, tournesol et autre. On atteint le camping au bord du lac De Hoop dam à la nuit tombée. L'accueil est fermé mais le gardien accepte qu'on s'y installe et nous dit même que si on part avant que l'accueil n'ouvre, on peut y rester gratuitement. Adjugé ! On lui donne notre repas de midi, peut-être que pour lui les épices ça ira, et 60R (3€) pour le remercier quand même.
Lundi 13 mai
Quand Guilhem se réveille et se rend compte qu'il y a une aire de jeux juste à côté de nous, il décide de filer y jouer avant qu'on s'en aille, bientôt rejoint par Elyone. C'est vrai que les abords du lac sont bien aménagés, zone de loisirs et de pêche, on peut y venir à la journée ou y dormir si on le souhaite. Il y a également un bloc sanitaire. Malheureusement, le temps file et on ne peut pas s'attarder aujourd'hui, il faut qu'on avance dans notre parcours... C'est pourquoi, malgré la fraîcheur matinale, on laisse les loulous profiter jusque 7h30 puis on s'en va. Direction Point S, dans la ville d'à côté pour trouver... des chambres à air. Pendant que Bruce fait son shopping, je fais déjeuner les enfants dans le camion. C'est quand même un gros avantage de pouvoir manger où on veut, quand on veut 😉.
Puis c'est parti pour la route en direction du sud. Après une centaine de kilomètres, nous nous arrêtons à Ermelo pour un mini-shopping à la recherche d'une valise ou d'un sac pour le retour. Et oui, nous en avons laissé 3 à Cape Town pour ne pas nous encombrer pendant le voyage, et finalement, nous ne repasserons pas là-bas avant le départ ! Bon, nous les avions acheter d'occasion en France, sinon on aurait surement fait différemment 😅 En tout cas, on veut emmener un maximum d'affaires avec nous en avion pour limiter à nouveau les vols sur le trajet retour de Ruben en bateau.
Puis à nouveau une centaine de kilomètres jusque Piet Retief où nous trouvons un sac de sport avant d'aller s'installer au camping au bord du lac. Pas cher ! 110R la nuit.
Et enfin, après quelques jours de route galère, les enfants ont tout l'après-midi pour jouer. Ils sont super contents. J'écris un peu le blog, et Bruce fait la logistique du camion. C'est une belle journée donc.
Mardi 14 mai
Quand tout est prêt ce matin, nous partons pour Imfolozi, toujours plus au sud, à 240km de là, on y vise le camping ce soir malgré que ce ne soit pas le même budget vers les parcs. La route de ce matin file impeccable mais cet après-midi ce n'est pas la même : en 100km, on doit bien se faire 60 dos d'ânes ! Oui, ça va vite quand ils sont pas séries de 4.
On n'en peut plus, on n'avance pas et on a mal au dos. Mais au moins, on a le temps d'observer ce qu'il se passe autour de nous. Nous croisons beaucoup d'écoliers et c'est un festival de couleurs d'uniformes : du bleu roi, du vert sapin, du jaune moutarde, du bordeaux, du noir et rouge... et une chose nous rappelle que l'on est bien en Afrique du Sud : la longueur de la jupe des filles ! Et oui, dans beaucoup de pays, les genoux des femmes sont cachés mais pas ici.
Tout comme les travailleurs en bord de route qui utilisent des débroussailleuses et non la simple lame courbe. Nous retrouvons la "modernité".
Juste avant d'arriver au camping, nous faisons une vingtaine de kilomètres à travers les parcs : Hluhluwe sur notre gauche, Imfolozi sur notre droite. Sans clôture. J'observe un éléphant sortir de la forêt et marcher nonchalamment dans la plaine en contrebas. Le jour décline et je suis toute contente d'avoir revu un de ces géants 😃
Mercredi 15 mai
Nous allons visiter le parc d'Imfolozi aujourd'hui. Parce qu'il est sur notre route et parce que des amis nous l'ont conseillé. Mais on y va sans attente particulière, et c'est peut-être ce qui fera toute la différence avec le plus grand parc national d'Afrique. En plus, la wildcard fonctionne ici aussi donc c'est une journée bonus pour profiter une dernière fois de la faune sauvage africaine. Et alors qu'on avait un peu peur que Kruger ait blasé les enfants des safaris (pour le côté longue journée où tu ne vois pas tant que ça), ils sont à fond quand on part du Nyalazi Camp à 6h40 ! Ca fait plaisir.
Au cours de la journée, on ne voit que des herbivores mais on en voit beaucoup. Il n'y a pas de longs temps morts. On aperçoit brièvement deux éléphants, on découvre les nyalas mâles et femelles (photos ci-dessus) au dimorphisme sexuel assez marqué (femelle petite, marron clair aux poils très courts, mâle gros, gris, aux poils longs et avec évidemment, des cornes), beaucoup de girafes, zèbres et buffles.
C'est la saison des petits chez les phacochères : il y en a pléthore et les enfants les adorent. Et tandis qu'on observe plus en détail un gnou sur notre droite, voilà que quand je tourne la tête en direction de Bruce, je vois par sa fenêtres de grosses tâches grises. Je lâche un "Oh...!" le temps que mon cerveau traite l'information : il y a des rhinocéros juste là !
Pas un, pas deux mais bien cinq rhinos blancs... ! Et oui, on a retenu la leçon du safari (et on a le livre pour vérifier) : bouche plate pour manger de l'herbe, ce sont bien des blancs.
On coupe le moteur pour les observer en silence. Voilà qu'ils s'approchent jusqu'à 5 mètres de nous ! Pas peureux ceux-là, ce qui est plutôt rare pour cette espèce hautement braconnée qui s'enfuit souvent au simple bruit du moteur.
Ils traversent la piste derrière nous et en les observant encore un peu, on perçoit deux autres rhinos qui courent au loin. 7 d'un coup. Pas mal !
Nous sommes absolument ravis de cet instant magique. Nous croisons une voiture qui, on le sait, les aura louper de peu et on pense à notre malchance à Kruger où nous étions resté sur notre faim. Tout est une question de timing.
On va manger près de la "mare aux tortues" où un gars nous demande des infos pour trouver un éléphant 😅 c'est vrai qu'ici, nous n'en avons pas vu beaucoup. Histoire qu'il ne reparte pas sans rien, on lui indique dans quelle direction partaient les rhinocéros, sait-on jamais.
Puis nous reprenons doucement la route du retour pour s'arrêter boire un café et profiter de l'aire de jeux promise aux enfants. La journée s'est très bien passée et on la célèbre le soir autour d'un braii sympathique au camping situé le long du grillage de Hluhluwe. On ne verra rien passer mais les différents bruits de la nuit sont emplis d'un doux mystère...