Mozambique 1

J297 de voyage, Dimanche 14 avril 2024 : J57 au Malawi, J0 au Mozambique

Nous sommes garés dans la cour d'un lodge ayant une petite arche à l'entrée. Ne pouvant sortir qu'en marche arrière, on dégonfle un peu les pneus pour se donner bonne conscience et être un peu plus serein quant à la sortie. C'est que de bon matin, on préfère garder une petite marge de sécurité 😅

Cela se passe donc sans encombre, on regonfle, on remet un peu d'essence et hop, on file à Zobue : frontière pour entrer au Mozambique. Grâce aux infos sur iOverlander et des copains, on l'attaque plutôt sereinement, même si les policiers du Moz ne sont pas spécialement réputés pour être très sympas.

Sortir du Malawi est rapide et efficace. On passe un portail et pendant plusieurs kilomètres, on roule au milieu de maisons. C'est en fait normal, malgré qu'on soit déjà passé par l'immigration pour sortir du pays, nous sommes toujours au Malawi.

Côté Mozambique, c'est un peu la foire : tu n'as pas de parking, alors tu te gares où tu peux et t'as directement 20 gars autour de toi qui te proposent différents services : change, carte sim, aide pour la paperasse. Leur dire non ne suffisant pas, après il faut juste les ignorer.

A l'immigration, on remplit les papiers, l'agente prend en photo avec son téléphone nos passeports et notre lettre d'invitation du camping de ce soir (obligatoire en version papier) puis... on attend. On ne comprend pas très bien quoi au début. On la voit tchatcher sur whatsapp, envoyer des petits cœurs et s'amuser avant qu'elle daigne nous expliquer qu'on attend le retour de son chef par message, qui doit valider les informations qu'elle lui a transmises. Ok.

Après environ 30 bonnes minutes, c'est bon. On paye 650 méticals chacun (un peu moins de 10€). Puis nous allons au comptoir juste derrière nous pour le Carnet de Passage en Douane. Ah, ba ils n'en veulent pas. Mais alors pas du tout. Même pas un petit tampon juste pour nous faire plaisir parce que nous, on en a besoin ? Non, rien de rien. On a à la place un TIP (Permis d'Importation Temporaire) petit bout de papier maintenant gratuit qui dit que tu as le droit de rouler dans le pays avec ton véhicule étranger.

Ensuite on va s'acquitter de l'habituelle Road taxe. On avait un peu peur qu'ils nous embêtent pour les 3,5 tonnes car au-dessus, le prix n'est pas du tout le même mais ils ne regardent même pas le véhicule, demandent juste le trajet et nous facturent 10$. Très bien.

On n'écoute pas les fixeurs qui nous disent qu'il faut passer à l'assurance, puisqu'on pense que la notre fonctionne ici...

Il est à peine 10h30 quand nous repartons. C'est la première fois qu'on est si matinal 😅 On a passé environ 1h30 à la frontière, ça va. Nous sommes tous très contents d'entrer dans un nouveau pays.

Nous avons 2 heures de route jusque Tete, qui se passe très bien. Avant le camping nous faisons le plein de gazole mais notre carte ne passe pas. Bon, nous voilà à embarquer un gars de la station avec nous pour aller faire un retrait à la banque. Finalement très pratique puisqu'il nous servira d'interprète pour acheter une carte sim à un vendeur Vodacom dans la rue 😄 (forfait 61Go et carte pour 1550met~23€)

Ensuite, nous allons donc nous poser au Kukutana. Pas si facile à trouver (manquent peut-être un ou deux panneaux) mais tu oublies la galère quand tu arrives : c'est grand, bien entretenu, ombragé, coin piscine et juste au bord du Zambèze... Chouette quoi !

J1 au Mozambique, Lundi 15 avril

On ne savait pas trop si on reprenait la route dès aujourd'hui. Le gars du camping venant nous nettoyer la piscine et le soleil s'invitant nous incite à rester. Au top. Seul bémol : une eau au robinet bien marron mais on a ce qu'il faut encore dans la cuve pour boire alors on fait juste la mise à jour du linge avec (ou oublie le rinçage à « l'eau claire » ici).

On passe une belle journée farniente et mise à jour du blog. Guilhem nage plutôt bien désormais. Le patron des lieux vient nous saluer. C'est vraiment un lieu très sympa et accueillant (et c'est eux qui nous ont fait rapidement la lettre d'invitation pour avoir le droit de passer la frontière).

Mardi 16

On vous a déjà dit que ce camping était top ? Ba on vous le redit : de bon matin le feu est déjà allumé pour l'eau chaude, on peut donc se doucher avant de partir. Top du top !

Ensuite on passe à un cabinet d'assurance à Tete parce qu'après vérification la notre ne fonctionne effectivement pas ici, le Mozambique ne faisant pas partie de la Comesa (marché Commun de l'Afrique orientale et Australe), pourtant, cela regroupe plus d'une vingtaine de pays. La démarche chez Emose Seguros ne prend pas longtemps, et le prix pour les véhicules étrangers étant réglementés, je me déleste du même montant que j'aurais du payer à la frontière soit 1700met pour obtenir mon sésame.

On traverse le Zambèze, passe faire des courses, mange sur le parking de shoprite et attaquons notre descente vers le sud. La route est beaucoup moins pire que ce à quoi on s'attendait 😅 Il y a surtout de bons gros morceaux de déviations puisqu'ils sont en train de la refaire. Ces parties étant en terre, c'est un peu long quand tu te retrouve derrière un camion... et il y en a beaucoup, beaucoup. Très peu de voitures.

Il y a beaucoup de sacs de charbon à vendre sur le bas-côté. On se trouve de très bonnes noix de cajou et on beugue deux minutes en voyant arriver face à nous, au milieu de la route, un minibus blanc tout à fait quelconque qui nous fait signe de ralentir. On se gare, un policier en descend finalement et vient nous expliquer qu'un gros véhicule arrive. En effet, quelques secondes après deux mastodontes passent tout près de nous. Il faisait donc office de voiture balai. Les gars, la prochaine fois ajoutez un giro ou un panneau convoi exceptionnel, ce sera plus clair 😂 Mais comme a dit mon homme : déjà, ils avaient quelqu'un devant pour prévenir !

Vers 16h30, on s'enfile dans une ancienne déviation où la végétation a commencé à reprendre ses droits. On est plutôt bien caché de la route, il n'y a pas un chat, on sera très bien pour y passer la nuit.

Mercredi 17

Journée route aujourd'hui. Avec le retard que nous avons accumulé au Malawi, nous sacrifions quelques jours à avaler du kilomètres pour se rapprocher suffisamment de l'Afrique du Sud. Et puis au nord, il n'y a quand même pas grand grand chose à visiter. Jusqu'à Chimoio, la route n'est malheureusement plus en travaux et on retrouve à profusion nids de poule... ou champs de météorites, au choix. Parfois, il n'y a même plus vraiment de route.

Nous quittons un moment la N1 pour prendre la route des montagnes N260 en meilleur état et aux paysages bien plus jolis. Nous n'y trouvons malheureusement pas d'endroits où s'installer pour dormir et arrivons de nuit au Ndzou Lodge Camp. On est vraiment dans la forêt. Les gens de ce camping communautaire sont très accueillants et ce n'est que 500met pour nous 4 car le prix est à l'emplacement et non au nombre de personnes. Top.

Jeudi 18

Le lieu donne envie de rester : joliment aménagé côté restaurant, au plein milieu des arbres pour les emplacements, tu sais que tu serais au frais la journée et vu comment on a chaud la journée... mais c'est parti, nous voulons aller à Zinave et le Parc National est encore loin.

En chemin, on se rend compte qu'il y a à nouveau du bruit vers la capucine. Les fixations ont fissuré. Heureusement, les soudeurs ne manquent pas ici, et on fait réparer et renforcer avant de continuer la route.

Nous arrivons à atteindre Save et son pont tout neuf à côté d'un autre pont qui ne semble pas très vieux. Le coucher de soleil sur la rivière du même nom est très joli. On essaie une ou deux pistes pour rejoindre le parc mais culs de sac. Bon... Ce soir nous dormons donc en bord de route car rouler de nuit avec les nids de poules nous branche moyen !

Vendredi 19

On essaie d'abord une nouvelle piste pour Zinave, celle-ci est indiquée par un panneau : c'est bon signe ! Ah en fait non, un local nous rattrape en moto pour nous dire que non, ça ne passe pas en ce moment. On demande confirmation à un militaire non loin : route dans l'eau. Bon, on doit continuer de descendre vers le sud... Ca va nous faire un sacré détour. Au lieu de couper par les pistes, pour aller au parc cela s'annonce être un aller depuis la N1 de 100km, avec retour par le même chemin... Un jour de route pour y aller, un jour sur place, un jour de route ensuite... ça fait un crochet qui va nous prendre du temps, et du temps, on n'en a plus beaucoup !

En plus aujourd'hui, je suis bien malade. Alors la route en mauvaise état quand c'est comme ça, c'est un peu galère. On choisit donc finalement de ne pas aller à Zinave, et rejoignons Inhassoro, notre première étape au bord de l'océan Indien. Bruce emmène les enfants à la plage pendant que je reste couchée. On est garé à l'ombre ouf.

Cependant quand ils reviennent manger, on est désormais en plein soleil , c'est un vrai four dans Ruben ! On part vite.

Direction Vilanculos à présent. Il y a bien une piste qui y mène mais on retombe sur cette idée de « on n'a pas le temps si c'est la misère la piste laisse tomber », et « je suis malade, si on s'ensable je ne serais d'aucune aide »😅

On reprend donc le bitume et... on crève.

Ah ah ah. A cause d'un clou. Heureusement pour Bruce, c'est le côté à l'ombre du camion, dans lequel on a 35°, pas un courant d'air.

Bon le changement de roue est assez rapide et on fait réparer la crevaison juste avant Vilanculos. On arrive de nuit à Baobab beach. Ca a l'air joli.

Samedi 20

Vamos à praia ! On y va à marée basse. L'étendue de plage est gigantesque, et ça descend vraiment tout doux, alors les enfants n'auront de l'eau qu'aux genoux 😅 mais ce n'est pas grave, l'eau est si claire qu'on s'amuse à observer les bernard-l'hermite et centaine de mini-crabes. Chaque enfant choisit son élevage de prédilection et leur construit château ou aquarium dans le seau 🙂

Après avoir libéré tout le monde, nous rentrons faire un repas froid bienvenu au vu de la chaleur. Ensuite, remplissage de la cuve d'eau et simili-douche-rinçage du sable sans plus car l'eau est gelée et ça non, même si on a très chaud, ce n'est vraiment pas agréable.

On prend la route pour Pomene, plus au sud, toujours en bord d'océan. Mais on est parti tard, c'est loin et le soleil se couche tôt. Du coup, en passant devant des policiers, on s'arrête et on demande si on peut dormir vers eux. C'est qu'il y a peu de places libres le long de cette grande route.

Ils ne doivent pas avoir l'habitude mais après avoir vu avec le chef, ils finissent par accepter.

Dimanche 21

Nous n'étions finalement plus très loin de la piste sableuse menant à la réserve de Pomene. C'est parti pour 50km jusqu'à l'océan. Tout se passe bien, c'est agréable de rouler au milieu de quelques cocotiers, de quitter l'asphalte pour ce beau décor. On croise quand même plusieurs pick-up chargés de locaux, ça n'aurait pas été évident de dormir dans le secteur.

A l'entrée du parc de Pomene, le gars nous dit d'abord que l'accès est payant également pour les enfants, sur demande du gouvernement qui leur demande pourquoi ils ne les font pas payer aussi. « Pourquoi pas ? » lui répond-on. Il est bien d'accord avec nous et nous les fait effectivement gratuits. On paye donc « juste » 450 met par adulte et 450met pour Ruben (presque 20€ quand même)

Il nous reste encore quelques bons kilomètres avant de rejoindre la plage. On monte et on descend les dunes herbeuses, on aime bien. On descend aussi un endroit avec du sable bien mou en se doutant qu'au retour celle-là, elle ne sera pas facile...

Le camping en soi ne fait carrément pas rêver (bain en photo 😅) mais on a de l'ombre, et on est juste à côté de la plage et des vervets (pas embêtants ceux-là). On se fait un temps calme à l'ombre, pour attendre que la chaleur redescende et ne pas cramer bêtement à la plage. Nous y filons donc à 16h, quand la mer commence à redescendre.

Que c'est beau ! Cocotier, eau transparente à bonne température, du sable doux... L'océan indien comme on en rêvait. On va en bout de plage, là où les rochers nous coupent les vagues, et les enfants s'éclatent.

On rentre au coucher du soleil. Dès qu'il passe la ligne d'horizon, il fait bien frais ! C'est agréable.

Lundi 22 avril

Directement après le petit-déjeuner, les enfants file à la plage avec Bruce pour profiter des piscines à marées basses dont on nous a parlé. Cela leur permet d'observer pas mal de petites choses. Pas de baignade aujourd'hui car il y a beaucoup de méduses. Moi, je reste au camion pour boucler le chapitre Malawi côté compte et blog.

Les loulous reviennent ravis. Ils ont vu nombreux crabes (bien plus gros que la veille), et des petits poissons.

Du coup, on se demande si on reste ou non car payer la plage alors qu'on va l'avoir aux prochains endroits bon... On mange le midi et on remballe tout. Le gars ne comprend pas que l'on veuille négocier, on descend toutefois à 700 met pour la nuit. On est bien d'accord qu'il faut aider les communautés locales mais à un moment faut pas abuser, on paye aussi pour du service, qu'il n'y a pas eu ici.

Bref, on repart et on est presque étonné de ne pas trop galérer dans les pistes de sable. Après être sortie de la zone protégée, on tombe sur un petit chemin qu'on n'avait pas vu à l'aller, qui va vers le dunes. Aller viens, on va en grimper une !

Mince, en se garant, on voit qu'on a une roue crevée (rien senti du tout dans le sable). Bon, on la changera en revenant, d'abord, on veut aller prendre le goûter avec vue sur l'océan !

Mais c'est raté : la grimpette est facile mais de l'autre côté, il y a encore bien d'autres dunes avant de rejoindre la mer ! Et le problème c'est surtout que nous débouchons sur un bush bien dense, une végétation difficilement franchissable.

Bon ba on redescend et Bruce attaque le boulot. C'est en fait la réparation de la crevaison de l'autre jour (le clou) qui n'a pas tenu, peut-être à cause de la chaleur ? Mais finalement, ça tombe bien, car ce spot nous plaisait bien pour rester dormir. Quand le ranger passe donc à la nuit tombée, on peut donc lui dire que « Mince alors, on n'a pas eu le temps de réparer, obligé de dormir ici, quel dommaaaaaage ! » 🤣

Il nous propose vaguement son aide, on lui répond que de toute façon, on ne roulera pas de nuit, donc si ça le gêne pas, on va rester là. Pas très envie de s'ensabler à la lueur de la lune nous !