13 Mai 2024
J14 au Mozambique, Dimanche 28 avril 2024, J211 de voyage
Il pleut, il pleut bergère... On en profite donc pour faire de l'école en espérant que le temps se dégage pour pouvoir aller à la piscine du Mozambeats qui les faisait tant rêver. Ce qu'ils feront pendant que je prépare le repas de midi, mais pas longtemps : elle n'est vraiment pas assez chaude ! Ils découvriront donc l'activité bronzette-transat qu'Elyone a beaucoup aimé (on comprend pas pourquoi Guilhem n'a pas adhérer 😂)
Après manger, nous voulons aller à Barra, y dormir en wild vers le phare pour ne pas être trop loin pour la sortie bateau de demain. Ah, mais non. Encore une fois, ce n'est pas si simple !
En fait, nous avons besoin de retirer du liquide. Pendant que Bruce fait le plein, je vais donc au distributeur. Mais quelle idée ! Ça ne fonctionne pas et nous voilà comme des idiots à ne pas pouvoir payer le gazole que l'on a mis. Il y a bien un autre distributeur d'une autre banque plus loin, mais le pompiste nous dit que cet ATM là aussi est pourri. Super. Bon, on a encore quelques dollars américains, ça plus nos derniers méticals, ça passe. Mais c'est qu'il n'en veut pas au début ! Sa banque n'accepterait que les billets de 50 et 100$, alors qu'on a que quatre pauvres billets de 10$ à lui donner. Ça traîne un peu en longueur, mais puisqu'on n'a pas d'autre solution, il finit par accepter.
Ceci dit, on n'a plus un sou d'avance désormais et ça, ça craint. Notamment parce que la plupart des stations service ne prennent pas notre mastercard. Qu'on va avoir le tailleur à payer, la sortie bateau, l'alimentation en bord de route... En parlant d'alimentaire, on passe un coup au petit spar en leur demandant s'ils peuvent arrondir la note au dessus qu'on paye en carte (car là oui, elle fonctionne) pour qu'ils nous donnent un ou deux billets, refus catégorique.
Le problème étant quand même que Tofo et Barra, c'est un peu dans un coin paumé... Tout le monde nous dit de retourner à Inhambane. Super. Vous voyez un Y ? Au deux pointes en haut, il y a les deux petites bourgades, à l'extrémité en bas : la ville d'Inhambane. Ça ne nous enchante guère mais on n'a pas le choix, c'est parti pour 25km jusque là-bas. Ça va, y a pire.
Sauf qu'à Inhambane... ça ne fonctionne pas non plus ! Nous faisons les trois banques s'y trouvant (heureusement on est dimanche, il n'y a pas trop de monde en ville), sans succès. aucune de nos deux cartes ne fonctionnent. On sait qu'il y a quelques mois il y avait déjà eu un gros problème au Mozambique avec les mastercards, mais ma visa expirant pendant le voyage on s'était dit que ça irait. Raté, ça a fonctionné jusqu'ici mais là, ça ne va plus.
Après Inhambane, qu'avons-nous comme solution ? Maxixe (prononcé Machichi) très proche à vol d'oiseau, mais à 50km en contournant la baie. On hésite bien à prendre le petit bateau qui traverse... Mais il est déjà 16h, et impossible d'obtenir des horaires. La nuit arrive d'ici une grosse heure, c'est trop risqué de s'y lancer maintenant.
Bon et bien... c'est parti. Les enfants regardent un dessin animé à l'arrière pendant que dépité, on passe notre dimanche après-midi à galérer. En partant d'Inhambane, on croise un panneau qui illustre parfaitement le fait que nous sommes dans un coin isolé : la publicité du Spar, qui te propose de faire demi-tour sur 28 kilomètres pour aller faire tes courses ! Y en a vraiment qui font ça ?
En chemin pour Maxixe, on s'arrête à différentes station service pour proposer de payer en carte en échange de cash. Deux acceptent mais seule une fonctionne et nous obtenons 2000méticals (29€), c'est un peu juste.
Nous n'atteindrons pas la ville ce soir. On dort au milieu de camions vers une station service. Ce n'est pas très loin d'un bar je pense car on entend un peu de bruit mais on ne sera pas dérangé.
Lundi 29 avril
On file à Maxixe de bonne heure mais nous sommes en fin de mois et il y a un monde fou à tous les distributeurs de la ville... et la carte N26 qui ne passe toujours pas malgré qu'on les ait tous essayés : BCI (qui habituellement fonctionne), Millenium Bim (recommandée par tous les locaux), Absa, FNB, Standard Bank... Celle du Crédit Agricole fonctionne deux fois, ils vont être contents avec les frais bancaires. Mais c'est suffisant.
C'est reparti jusque Barra, 75km. La route est plutôt belle pour y aller nous arrivons donc à 10h à Aquaholics, ce qui nous laisse le temps de nous préparer pour la sortie prévue à 11h.
Mais finalement, on attend quasiment jusqu'à midi : normalement, ils font les sorties pour 5 personnes minimum, nous attendions donc un autre groupe qui finalement ne vient pas, et n'a pas prévenu pour ça.
On part donc avec une heure de retard mais au moins, on y va quand même. Direction la plage où nous attend un zodiaque. Moment épique, première pour nous, écouter les consignes en anglais tout en galérant à maintenir le bateau dans les vagues.
Déjà, il fallait réussir à le remettre à plat pour que le tracteur le repousse à l'eau ! Ensuite, tu y fais monter les enfants, qui stressent beaucoup avec les vagues. Et à 4 adultes, tu le pousses un peu plus loin dans l'eau avant de plonger dans le bateau. Passer les premières grosses vagues n'est pas facile-facile. Puis on file à vive allure sur les flots... pour mon plus grand cauchemar. Ah ceux qui me connaissent savent que moi je suis une terrestre, je n'ai pas le mal de mer mais l'eau très peu pour moi ! Alors quand le gars me dit qu'il faut s'asseoir sur le boudin au bord et qu'en me tenant aux sangles, ça ne craint rien, j'ai très envie de l'envoyer balader. Ça secoue de ouf à chaque vague qu'on se prend en frontal, je me demande sérieusement ce que je fais là. Je m'assoie donc au sol avec Guilhem, qui lui est juste un peu dégoûté de ne rien voir car le boudin est trop haut. Face à moi, Bruce heureusement bien plus à l'aise que moi papote avec Elyone qui n'est pas rassurée outre mesure non plus.
Bref, tout ça pour dire que je trouve le temps trèèèèèèèèèèèèèès long jusqu'au monument de Tofinho, où on ralentit enfin pour mieux chercher. Il y a bien d'autres bateaux dans le coin mais pour l'instant, rien en vue. On fait des S, parfois très très près de la côte puis ça y est, on voit une ombre de... Requin-baleine !
Bruce se jette à l'eau. Moi, j'ai déjà ma jauge de stress au max alors j'ai peur de paniquer dans l'eau et préfère rester à bord avec les enfants. On pensait un peu qu'Elyone oserait avec son gilet de sauvetage mais il faut avouer qu'il y a quand même beaucoup de vagues (même si pour le guide, pas tellement!) alors on n'insiste pas. Ça me fait drôle de voir mon homme tout seul dans l'océan, j'ai presque envie de crier : « Un homme à la mer ! » et de lui lancer la bouée 😅.
Bref pour ce premier, ce n'est pas un grand succès : dur de se repérer une fois à l'eau, ni Bruce ni nous ne l'avons très très bien vu. Ce n'est pas grave, on en repère un second. Celui-là passe si près sous nous que nous distinguons très nettement ses tâches, ses ailerons, sa grandeur... wahou !
Cette fois, Greg prend la caméra et plonge avec Bruce. Plus sympa pour lui de ne pas être seul dans l'eau ! Et cool pour nous car il nous enverra les photos que je vous partage (je n'ai pas sorti mon appareil, trop peur de le faire tomber à l'eau vu comment ça bougeait !).
On ne rentre pas très tard à Barra mais c'était une très belle sortie. Le retour s'est mieux passé car moins rapide et dans le bon sens 😉 On retourne ensuite sur Tofo, où on va voir si le tailleur a fini notre commande sur mesure. Malheureusement, c'est trop petit pour les garçons et pas prêt du tout pour moi. Mince. Bon, on file à la plage pour patienter et on retourne au Mozambeat campsite le soir pour prendre une bonne douche chaude.
Mardi 30 avril
Nous retournons au tailleur à pied ce matin car ce n'est pas loin mais... ce n'est toujours pas fini. On reconnaît que le travail n'est pas facile mais il nous avait un peu vendu du rêve en nous disant que ce serait prêt dimanche ! Il reprend des mesures et nous dit de repasser dans une heure.
Bon, on en profite pour aller tout ranger et préparer le repas de midi. Puis on descend avec le camion pour manger devant l'atelier, comme ça à chaque fois qu'il faut ré-essayer, je suis sur place. Car on le fait un paquet de fois : essayer, retailler, essayer, modifier, ré-essayer...
Finalement vers 14h, nous voilà près à partir : direction Quissico. On aimerait bien faire du wild ce soir, ça fait longtemps (un vrai wild, pas un parking😄)
Mais la piste menant au spot sur iOverlander est inaccessible d'un côté, bloquée par des camions de l'autre. Bon cherchons autre chose.
On s'engage sur une piste similaire à chez Marilyne en fin d'après-midi (sable et cocotiers). Sauf que cette fois, Sergio n'est pas là pour nous couper les branches ! Ça frotte quelquefois. Le soleil approche de l'horizon.
Quand on arrive devant un espace dégagé vers des maisons, on se dit qu'il est plus raisonnable de s'arrêter là pour ce soir. On va demander aux habitants mais pour l'instant il n'y a qu'une jeune fille de 10 ou 12 ans qui ne comprend rien à ce que je raconte malgré mes mimes ! 😂
Dans la soirée, sa grande sœur parlant un peu anglais viendra nous voir puis bien plus tard le papa sans doute. Il n'y a aucun problème à chaque fois : nous pouvons rester.
Mercredi 1er mai
Quand Guilhem va faire son pipi du matin, il nous dit qu'il a vu des petits pois. Ok, il doit y avoir un champ à côté. Ah mais quand on voit plus tard la petite fille de la veille avec une de ses sœurs sans doute venir cueillir tout près du camion, on comprend qu'on est dedans !
Nous ressentons une honte énorme. Heureusement, là où nous sommes peu de pieds ont levé, et il y a plus de sable que de petits-pois mais quand même. On sort de là désolé, elles rigolent et répètent no problem. On leur donne des vêtements, du jus et des bricoles à grignoter avant de rebrousser chemin sur la piste de la veille : peu après il y a vraiment de très grosses branches basses, et on est encore loin d'être arrivé où l'on voulait. Dommage.
Mais tu oublies ce demi-tour contre-temps quand tu arrives sur la piste descendant aux lagunes de Quissico. Un régal pour les yeux ! Une palette de bleus magnifiques, des cocotiers toujours, l'océan au loin... On adore.Et cette piste là est beaucoup plus facile, à part quelques câbles électriques dont on se méfie, aucun souci. A 10h30, nous voilà posé au bord de l'eau. C'est la première fois qu'on se pose en wild aussi tôt. On est bien.
Un peu d'école, de la construction de cabane, du temps à l'ombre quand il fait trop chaud, et un début de session couture avec Elyone qui en rêvait depuis notre passage chez le tailleur qui lui a donné plein de chute de tissus.
Puis au coucher de soleil on se promène le long de l'eau. Il y a plein de petits crabes que l'on voit facilement tellement l'eau est claire ! Les couleurs sont magnifiques.
Jeudi 02 mai
A 5h40, ce sont toujours d'aussi belles couleurs sur la lagune, bien que différentes : les premiers rayons de soleil viennent caresser l'eau, pour notre plus grand plaisir. Déjeuner-école-temps libre. Elyone améliore sa cabane tandis que Guilhem tente la construction de radeau. Bon, pas assez gros pour supporter son poids, il s'en servira comme transport de marchandises pour livrer des noix de coco au Costa Rica 😅
Très peu de personnes passent ici. Et elles sont à chaque fois très polies et ne s'attardent pas. On est loin de la plage du Malawi où les gamins nous grimpaient dessus ! Ici, c'est beau, c'est calme. Je crois bien que c'est un de mes coups de cœur !
Malheureusement, nous devons encore avancer et parcourir des kilomètres alors nous partons juste après le repas de midi. Direction Xai-Xai. On parcourt une centaine de kilomètres sur le goudron avant de retrouver de la piste sableuse. Et oui, qui dit spot à l'océan dit : il faut le mériter !
En vérité ce qui nous gêne le plus dans ce genre de petite piste, ce sont les arbres mais tout va bien pour aujourd'hui. Et je trouve que l'on a bien progressé concernant le sable. On se lance moins stressé, on dégonfle, on gère (enfin surtout Bruce pour le coup) les passages plus compliqués. On arrive ainsi à monter la longue côte de sable bien mou, dernière dune avant l'océan, à 2km/h mais sans difficultés.
Quelques dizaines de mètres plus loin, on descend quand même du camion pour observer la piste devant deux solutions : du sable tassé face à nous mais qui peut s'effondrer sous notre poids avec un bon trou à côté, ou justement, descendre directement dans ce bon trou à côté au sable tout mou, et devoir peut-être en ressortir au prix d'efforts physiques. On choisit évidemment la deuxième solution, on va pas renverser notre maison !
Et, agréable surprise, là encore, Bruce et Ruben passent l'obstacle sans problème. Comme félicitations, ils n'ont plus qu'à se garer directement sur la plage, face à l'Océan Indien. Le pied. On file vite se promener avant la nuit. C'est la Plage aux Crabes : il y a vraiment des dizaines et des dizaines de crabes qui courent devant les pieds des enfants pour aller se réfugier dans l'eau !
Vendredi 3 mai
Guilhem se réveille très tôt en nous criant un « c'est trop haut ! ». Oui, de sa fenêtre il voit l'océan et en effet, on ne tombe pas super avec les marées. Ce qui est dommage car tout le long de Xai-Xai se trouve un récif dans lequel se forment de petites piscines à marées basses et où on peut donc y observer la vie sous-marine. Cependant, on a quand même l'avantage que cet ensemble de rochers nous cassent bien les énormes vagues de l'océan, permettant ainsi aux enfants de profiter d'une session baignade sans être trop secoués 😅. Elyone ira même jusqu'à ces fameux rochers avec Bruce car encore une fois, la pente est douce et elle a pied super loin. Ils y verront quelques poissons.
Avant de partir, nous nettoyons la plage et ramassons deux énormes sacs poubelles. Et oui, le lieu est très beau mais malheureusement bien sale. Dans nos trouvailles ramenées par la mer : beaucoup de claquettes, de bouchons et de bouteilles en plastiques. Plus haut dans le sable, abandonnés par les visiteurs de la plage, beaucoup beaucoup de cannettes et de morceaux de verre. Ce n'est pas la première fois que nous le faisons, mais nous sommes toujours autant dégoûtés de voir autant de déchets abandonnés ainsi.
Après avoir bien travaillé et bien joué, nous partons à 10h30 : c'est l'avantage de se lever tôt ! Et on ne s'ensable même pas ! Peut-être parce que par sécurité on a dormi avec les roues arrière sur nos plaques de désensablage et mis quelques feuilles de palmiers qui traîner dans la trace de roues pour sortir. Quand on vous dit qu'on gère maintenant 😉
C'est reparti pour le mode tronçonnator : des branches qui touchent à droite, à gauche et au-dessus du camion. En vérité, on en coupe qu'une seule bien grosse, les autres on les pousse doucement. Mais ça vaut le coup : nous arrivons sur la partie dégagée de la piste juste au bord de l'océan... C'est un peu irréel de voir notre lourde maison roulante qui se promène là au milieu des dunes. Notre petit bébé a bien grandi 😁
L'avantage de Xai-Xai est qu'on est venu par le sable mais qu'on repart par la route ! Une jolie boucle efficace. On regonfle tout et on repart.
Malheureusement en ville, il nous est toujours impossible de faire un retrait. Ce qui est le cas depuis dimanche quand même. Après 6 banques, ça craint ! On arrive au bout de nos liquidités. A la caisse, je dois vider des sacs car même dans le magasin la carte ne passe plus. C'est la fin des haricots. On doit (à nouveau) s'adapter : doit-on encore perdre l'après-midi de demain à essayer les distributeurs à Maputo ? A la base, on devait traverser la capitale pour aller au parc national au Sud, et éventuellement aller jusqu'à Ponto do Oujo. Mais sans cash, impossible !
Alors, comme il ne nous reste plus que deux semaines avant notre rendez-vous à Durban, on décide de quitter le Mozambique dès demain : direction l'Afrique du Sud !
Ça fait bizarre de se dire que c'est bientôt la fin, il nous reste encore plein de choses à voir...