Botswana 2

J7 au Botswana, Mercredi 13 décembre 2023, J174 de voyage

Hier soir, Isa m'a écrit pour nous dire qu'ils avaient un souci sur la citrouille alors ce matin le moral est moyen. Ils sont loin, en Zambie, mais on pense fort à eux car un dépannage a mal tourné et la sangle censée sécuriser la caisse l'a en fait bien cassée...

On prend donc la route sans faire d'école, avec l'excuse de partir tôt mais j'ai pas trop la tête à ça. On se tape encore un peu de goudron à trous, puis on arrive sur une piste assez large. Avec quelques belles flaques d'eau de temps en temps. On dégonfle les pneus pour absorber les petits chocs et gagner en confort de conduite. On dit aux copains de continuer, qu'on va les rattraper... mais c'est qu'ils vont tracer en fait !

On s'enlise dans une flaque d'eau boueuse. Rien de grave, on a beaucoup d'arbres dans le secteur. Un coup de treuil et c'est reparti. Les copains sont toujours hors de portée du talkie.

On finit par les retrouvés plus loin, tout penauds : ils ont cru qu'on était repassé devant et suivaient un autre camion de loin 😅

Du coup, on mange là à l'arrache en bord de piste, puis nous finiront par voir des éléphants et des girafes après avoir repris la route ! On veut aller à un trou d'eau non loin mais une voiture de safari nous intercepte en mode « concession privée, pas le droit de passer ». Heu, aucun panneau nul part, rien sur les cartes...

Mais ok, on repart et on prendra quand même quelques bouts de piste de leurs concessions « sans faire exprès » mais en ayant une jolie vue au bord de l'eau.

En fin de journée, on va se cacher dans un chemin. L'avantage du Botswana, c'est que c'est très boisé (même si je ne sais pas si pour le gabarit des copains, c'est bien un avantage😅)

On mange dès 18h pour pouvoir être dans nos camions dès la nuit tombée : y en a marre des insectes et vilaines bêtes 😄

Jeudi 14 décembre

Ce matin, nous partons vers 10h avec pour objectif de manger vers l'hippo pool à 30 km de là. On roule tranquille, quelques grosses flaques à traverser mais ça va. Et puis ça y est on voit des animaux : des éléphaaaaaaaaaaaaants ! Bon, avec les arbres, on ne les voit pas super bien mais c'est toujours chouette d'en voir, il y en a beaucoup et il y a aussi des bébés.

A l'arrivée à l'hippo pool, nous ne sommes pas déçus : il y en a au moins une vingtaine. On se fait une petite poêlée à manger dans un bol en les regardant tranquillement. C'est vraiment magique de manger vers de si gros animaux, les observer se mouvoir, les écouter... J'adore. Quand on trouve qu'ils commencent à être plus très loin, on décide de partir et de continuer notre exploration.

Direction le Magotho Camp. Ah sauf que Big Daddy et effectivement pas si petit et c'est une galère pour eux de prendre les petites pistes de Kwai. Résultat, ils feront un demi-tour pas facile au milieu des arbres pendant qu'on se fera une petite boucle pour les rejoindre sur la principale (nous, si on peut éviter de manœuvrer dans le sable et le bush, on préfère 😅)

On voit des phacochères, encore beaucoup d'impalas, un gnou et une girafe morte, la loi de la nature. La piste nous fait penser à Buffalo : sableuse entre les arbres.

Une fois les amis retrouvés, les voilà qui font barrir un éléphant solitaire juste à côté de la route 😅 Puis nous essayons une autre piste pour rejoindre le camp. Celle-là va bien, à part quelques branches à couper parfois. Bon, le campsite n'a pas grand chose de ouf (en fait, rien à l'emplacement : pas d'eau, pas d'élec) mais une jolie vue sur le cour d'eau. Et de toute façon, tu n'as pas le droit de dormir n'importe où dans le secteur.

Consigne : tout ranger avant 20h, même les chaises car si les carnivores (lions et hyènes) sentent des odeurs de nourriture, ils peuvent te les abîmer fortement...

On se fait un barbecue et pendant le repas nous voyons un hippopotame passer 😃

Vendredi 15 décembre

Aujourd'hui, on veut aller voir pour faire du mokoro, petite barque traditionnelle locale. On n'est pas vraiment sûr d'en faire car on ne sait pas le tarif pour les enfants mais on monte tous dans Ruben (sauf Marie-Laure moins en forme aujourd'hui) et on part profiter des petites pistes le long de la rivière en direction de l'activité.

Hé bien rien que le trajet pour y aller est super : mode safari activé ! On revoit des hippos, un éléphant mort, et... des crocodiles ! Trop bien !

Arrivés à destination, la personne qui nous accueille nous dit direct : « C'est 400 pulas par adulte mais si vous voulez je vous fait une discount à 350 par adulte. » Oh super ! Et les enfants ? Gratuits.

Allons-y !

Trois mokoros sont nécessaires, trois guides à la perche, grosse pensée pour la brière 😘

Et c'est vraiment un moment magique de calme et de tranquillité au milieu des nénuphars. D'abord, on voit deux hippos. On est au ras des flots, tout près.

Le guide nous explique qu'ils peuvent vivre jusque 35 ans, rarement plus car étant très territoriaux, ils se battent pour ça et pour la domination, et décèdent donc souvent suite à leurs blessures.

L'hippo va plus vite sur terre que dans l'eau, je ne l''aurais pas cru ! (45km/h s'il te course, t'as intérêt à être rapide !)

Les mâles font plus de deux tonnes, les femelles, la moitié.

Nous voyons beaucoup de plantes, c'est très joli. De nombreux nénuphars (dont ils nous offriront chacun un collier), une fleur jaune pistolet à eau, et encore plein d'autres. Côté faune, nous voyons un pygargue (l'aigle pêcheur), des impalas, des babouins, et une miiiiiinuscule grenouille léopard. Cet amphibien de même pas trois centimètres fait un cliquetis de folie à la nuit tombée ! (on l'a très bien entendu la nuit dernière).

Au retour, nous prenons d'autres petites pistes 4x4. Repas et douches chaudes en musique. Avant de partir de notre emplacement, nous voyons un crocodile remonter la rivière, pas question de jouer au bord de l'eau ici ! Vers 15h30 nous allons finir la partie Est de Kwai. J'adore comme c'est beau.

En fin de journée, on s'arrête vers un point d'eau, sur la cutline : piste toute droite séparant la concession de Kwai du parc de Chobe. Dès la nuit tombée, on entend de sacrés bruits faisant penser aux hyènes et des grenouilles (y en a qui sont moins intimidantes que les autres...)

Au moment de se coucher, une voiture s'arrêtera nous dire que ce n'est pas autorisé de dormir ici mais comme ils font partie de Kwai, on argumente bêtement que nous sommes côté Chobe, et qu'on verra avec leurs homologues ! Le mec blasé n'insiste pas et s'en va. On ne sera pas dérangé ensuite mais pour être sûr, on décide de se lever tôt demain.

Samedi 16 décembre

Purée, le réveil à 5h pique ! Toujours rien en vue au point d'eau, zut. On émerge doucement, Bruce s'installe à l'avant pour guetter à l'extérieur pendant que Jeremy est dehors, vers la porte passager de son camion. Et là, voilà que Bruce s'écrie « hyène ! »

T'inquiète que Jeremy a rapidement sauté les trois marches de sa cabine et moi j'ai juste eu le temps de voir l'arrière-train de l'animal détaler : elle était juste là, à quelques mètres de l'autre côté du camion des copains. Impressionnant. Heureusement, elle a eu aussi peur que nous quand mon homme a crié mais vraiment ça te rappelle de ne pas oublier que tu es dans la nature sauvage. Au Botswana, les parcs et concessions n'ont pas de barrières. Cela augmente tes chances de voir des animaux même à l'extérieur (ou pour nous les limite car en saison des pluies les animaux se dispersent beaucoup) mais nécessite d'être toujours prudents, guetter les enfants, leur rappeler de jouer tout près...

Sur ce, nous partons donc en direction de Mababe Gate, entrée sud du parc de Chobe. Tu ne payes rien ici et le gars t'annonce juste qu'il y a trois heures de route jusque Savuti ahahahahahah... ahah !

Il nous conseille aussi une piste qui finalement est fermée. Bref, si vous voulez des infos sur l'état des routes, ce n'est pas à la gate qu'il faut le demander !

On va se poser vers un point d'eau pour déjeuner mais on ne verra que les herbivores de loin. Ce n'est pas grave, il commençait à faire faim 😄 La pluie se met ensuite à tomber, mince on se dit que ça va pas être évident de voir grand chose.

Cependant, voilà qu'on tombe très vite sur un groupe de lions ! Tout près, tout beau, tout bien 😉 Le mâle d'abord couché au milieu de la piste se déplace de quelques mètres quand on s'approche.

On reste un long moment à les regarder sous tous les angles, en plus il y a des lionceaux ! Et en repartant, nous voyons un autre mâle caché vers un autre bosquet.

Ensuite, c'est quand même des pistes très fatigantes. Beaucoup, beaucoup de trous d'eau, tu ne sais jamais si c'est profond ou pas. Tu stresses, tu hésites, tu vas voir (enfin, mon homme y va😅) Beaucoup de concentration.

Nous sommes récompensés par plusieurs éléphants.Il y a un moment où l'on voit juste la trompe bouger au milieu des arbres au loin puis il finit par traverser. Une autre fois, on voit un éléphanteau à notre gauche, et le groupe d'éléphants à droite. Là, on n'a pas traîné au milieu 😂

On essaie une piste gadouilleuse qu'on arrêtera très vite, et dont les copains nous aideront à sortir en nous tirant 😅 (la fameuse piste que le gars nous a conseillé parce qu'elle était moins sableuse et pour voir plus d'animaux ahah)

Il y a beaucoup, beaucoup d'eau, la pluie ne s'arrête pas. On finit par rejoindre la piste principale, icône de la déforestation : elle est tracée à la pelleteuse, les racines des arbres dépassent du sable. Elle est moche, longue et monotone mais c'est quand même bien ici qu'on verra nos premiers zèbres du Botswana !

On se refait quelques détours pour des waterholes mais comme en fait il y a de l'eau partout, rien de foufou. En fin d'après-midi, on va à un super baobab puis vers 17h on rejoint le camp de Savuti.

Là, on pleure : 2 jours d'entrées au parc ça nous fait 1310P (environ 80€) et pour le camping, 1250P... hé bé, on était pas habitué à ce genre de tarif jusqu'ici. Ils affichent les tarifs en dollars mais tu es gagnant à payer en monnaie locale. Et ce tarif pour un emplacement tout pourri... mais bon de toute façon, on est crevé alors on va dire que pour manger et dormir, ça fera le job ! Après tout, on a quand même roulé douze heures aujourd'hui, pauses incluses mais ça fait pas mal.

Dimanche 17 décembre

Pour l'anniv de la grande, Guilhem m'aide à préparer le gâteau de bonne heure, pour qu'il cuise pendant le petit déjeuner. On espère bien voir un léopard pour cette belle journée mais ils resteront tous bien cachés. La matinée pour sortir du parc n'est pas passionnante car on ne voit pas grand chose. Mais déjà, les pistes sont moins trempée ! C'est très sableux, mais heureusement pour nous la pluie rend le sable plus praticable et on ne galérera pas !

Après avoir vu trois cadavres de girafes en deux jours, nous en trouvons enfin une sur patte... en plein milieu de la piste ! C'est quand même plus sympa 😅 On mange le midi à un point d'eau en dehors du parc. Repas à l'ombre et Elyone souffle ses bougies 😀

On est bien installé et sur le chemin au loin, on voit parfois passer un zèbre ou un éléphant (qui traversent pour aller à un autre point d'eau). Du coup, on hésite vaguement à se déplacer pour le soir mais en fait on est crevé alors on lance un atelier coiffeur pour se donner bonne conscience et quand même être productif cet après-midi 😅

En fin de journée, jeux de société avec les enfants (après la douche dans le camion car évidemment qui dit eau, dit boue, dit enfant tout propre bien sûr!)

C'était une belle journée, toute simple en bonne compagnie.

Lundi 18 décembre

Ce matin en faisant l'école, c'est une girafe que l'on voit traverser cette fois. C'est quand même vachement cool. Une voiture s'arrête, la même qu'hier soir tard dont le monsieur nous a juste dit « normalement je devrais vous mettre une amende » et était reparti. Là, il est avec la dame de la gate de sortie qui nous dit « Vous m'aviez dit que vous alliez à Kasane ». Ba oui, techniquement on y va, mais c'est quand même super loin (130km mais dont la moitié encore en piste sableuse). Mais ils ne nous embêtent pas plus quand on dit qu'on part dans moins d'une heure, ouf.

Aujourd'hui c'est donc une journée route de prévue. Et on a bien fait de dormir là car la piste à suivre est effectivement étroite et sableuse, et sans espace où se garer pour se reposer pendant un long moment. Vu qu'on était déjà fatigué la veille en arrivant là, on a bien fait de ne pas pousser plus loin.

Ce matin, Elyone monte avec les copains pendant que Guilhem préfère rester avec nous. Ce petit moment seuls avec lui est l'occasion de s'amuser comme il l'entend : on invente un remix d'une chanson, où l'air initialement respecté finit en mode grosse casserole (félicitation à Bruce d'avoir réussi à rester concentré malgré nos jolies voix 😄) , travail des rimes sur thème des animaux de la savane.

🎼« Ecoute, écoute-moi bien, Il s'passe un drôle de truc ce matin...

-Y a un guépard dans la baignoire ! »🎶

On rigole beaucoup donc, on écoute d'autres musiques, et on guette quand même toujours les animaux car finalement, on voit plus d'éléphants en dehors du parc de Chobe que dedans !

Après manger, on retrouve de la route bitumée, regonflage des pneus, essence et on continue la route jusque Kasane. Avant, on repasse une porte d'entrée pour le parc de Chobe (la partie nord) avec le même principe qu'en Namibie : si tu traverses juste et ne fais pas les petites pistes, tu ne payes rien.

Là, c'est quand même l'autoroute du bonheur : une ligne droite de fou à 80km/h, alors que tu vois des impalas, des zèbres et des éléphants. A la sortie, on reverra même un groupe avec des petits traverser tranquille. J'adore vraiment cette vie sauvage qui reste présente malgré les infrastructures.

On arrive pas très tard au camping mais on met un temps fou à savoir où se mettre car les arbres sont baaaaas et les allées pas laaaaarges, donc une vraie galère pour un poids lourd !

Mardi 19 décembre

Journée logistique au camping. Pendant que le copains vont faire un tour en bateau, des babouins se font plaisir à un emplacement non loin du notre : ouverture de la poubelle, de la glacière, on s'éclate sur les tentes... T'as pas intérêt à laisser ta fenêtre ouverte ! Un autre client plus téméraire que nous les chasses en tapant dans les mains, bientôt rejoint par le gardien armé de son lance-pierre. Ils mettent banc et table sur la glacière pour ne pas qu'ils réussissent à rouvrir s'ils reviennent.

En revenant de la piscine le soir, on voit notre plus beau coucher de soleil sur la rivière, frontière avec la Namibie. Un magnifique rouge qui ne dure que quelques minutes (et dont la photo est dans mon téléphone disparu 😭)

Mercredi 20 décembre

Après l'école, nous filons faire un gros plein de courses en fin de matinée. Puis l'après-midi Bruce repart seul en shopping bricolage. Temps calme, puzzle, piscine... Un bel après-midi vacances pour les enfants ! (Moi je suis dégoûtée de ne pas avoir un wifi digne de ce nom permettant d'avancer le blog)

Ce soir, on va à un restaurant indien juste à côté. C'est très bon et on passe une très belle soirée tous ensemble... à trinquer à notre dernier jour au Botswana ! J'aime bien ce rituel : cocktail de célébration de fin de pays 🍸😄​​​​​​​