Afrique du Sud 4

Mercredi 12 juillet

Nous nous levons à 5h30. Les enfants à peine plus tard pour pouvoir prendre la route à 7h. Rapidement, nous sommes au Addo Elephant National Park. On voit que l'on est dans une grande réserve : il y a la queue à la réception. A 8h20, nous sommes sur les pistes.

Nous voyons rapidement notre premier éléphant. C'est impressionnant. Il est bien camouflé dans cette végétation très dense. Ce n'est pas du tout le même décor qu'au Mountain Zebra. On le voit arracher des branches avec sa trompe, tout en lenteur mais avec force.

Plus tard, nous avons un éléphant qui marche face à nous. Nous coupons le moteur et retenons tous notre respiration. Il passe juste à côté du camion. C'est tellement gros et imposant que tu n'as pas envie de l'énerver !

En chemin, nous voyons aussi des singes vervet, des babouins, des oiseaux, des buffles... dont un très très près qui s'est levé quand on s'est arrêté et c'est pareil, tu n'as pas envie de le fâcher alors tu fais pas le malin.

Les enfants s'éclatent, et on se retrouve même avec des éléphants à bord : 

On voit beaucoup plus de koudous qu'à l'autre parc, et de moins loin. C'est sympa.

Au milieu de tous ces arbres, on désespère de ne pouvoir voir ni lions ni léopards mais cette déception est balayée à chaque pachyderme croisé. Sur une des boucles, nous verrons d'ailleurs beaucoup, beaucoup d'éléphants.

Nous resterons longtemps à observer une maman et son petit. Elle empêche les véhicules de passer, et fait même reculer un fourgon trop curieux en écartant ses oreilles et se positionnant face à lui. Quand il sera parti, ce sera à notre tour de reculer un peu devant cette masse spectaculaire. Les enfants sont heureux et inquiets, très impressionnés aussi, comme nous.

Avec Bruce, il nous semblait bien avoir distinguer un troisième animal au milieu des branches et en effet, un autre éléphant les rejoint bientôt. Celui-là est complètement pacifique. On les contemple en train de se faire des câlins avec leur trompe. C'est beau.

Par moment, nous montons en altitude et avons vue sur l'Océan Indien, c'est magnifique. Nous verrons des zèbres et des bubales rouges ainsi que notre premiers élands (non, il n'y a pas de faute d'orthographe, ce ne sont pas les élans dont on parle habituellement).

On mange le midi dans la réserve. Les enfants jouent au (nouveau) ballon avec d'autres petits. Puis l'après-midi nous reprenons notre exploration. Les loulous nous inventent une chanson « Where are you Lions ? I love you Lions... » mais je me demande si ça ne les ferait pas plutôt fuir...

Cependant, à la tombée de la nuit, nous assistons à un spectacle tous aussi surprenant. En effet au-dessus de la piste, nous distinguons deux têtes de hyènes. Mince, on ne les a pas vu longtemps. Vite, vite on avance et alors là elle traverse devant nous et chargent un zèbre. C'est très rapide. Elle n'arrive pas à l'attraper (au grand soulagement des enfants) mais restent un moment vers le troupeau aux aguets. Tous les zèbres ont désormais la tête tournée vers elles. On aimerait rester plus longtemps à les observer, mais le parc va fermer (18h). C'était une magnifique journée.

Sauf qu'elle n'est pas finie !

Comme il fait nuit noire à la sortie du parc, on part en direction de Peterson mais nous nous arrêtons en chemin à une gare désaffectée. On fait un repas rapide : soupe en sachet mais en fait non, impossible de la manger tellement elle arraaaaaaaache ! Même Bruce n'y arrive pas. Note pour plus tard : ne plus acheté d'aliments assaisonné « chakalaka », même s'il y en a beaucoup en rayon ^^. Bon, alors repas-petit dej puis dodo. On est KO de cette journée. Mais finalement à peine couché (20h), on entend de la musique dehors.

Notre première pensée : ce sont des jeunes (je me sens vieille quand j'écris ça ^^) mais étant en semaine, ça nous étonne. Et même pas : ce sont des gardes qui viennent toquer à notre porte. Ils sont quatre et patrouillent le long de la voie ferrée. Là, c'est un peu relou parce que chacun à sa version :

-Allez à Police Station, c'est plus sûr

-Attendez, je demande l'autorisation pour que vous restiez

-Vous pouvez rester « contre something » peut-être

-Ah le dernier, il dit rien.

On n'aime pas trop ce côté pas clair, puis s'ils patrouillent régulièrement on va stresser à chaque fois qu'on entendra la voiture. Peut-être qu'ils vont nous dire ok pour rester là puis dans deux heures ils auront changer d'avis... Alors dans le doute, on s'en va.

Nous allons donc au poste de police de Peterson. Mais mince, en fait c'est pas du tout éclairé et ça nous inspire vachement moins que là où on était mais bon, on est fatigué alors s'ils disent que devant « Police Station is better », écoutons-les.

Jeudi 13 juillet, 2h du mat'

Ça n'a pas raté ! J'entends du bruit à l'arrière du camion, je descends en trombe de notre lit. Mon bruit d'hippopotame qui loupe la descente les à fait fuir : quand j'ouvre la portière, deux hommes disparaissent au coin de la rue.

Bruce va voir, ils ont coupé toutes les sangles des valises (oui on leur a trouvé une place sous le porte-vélo ^^) et des vélos justement. Mais de toute façon, il y a des antivols en plus. Mon homme rattache tout comme il peut pendant que je me rallonge au chaud, mais l'adrénaline m'empêchera de dormir. Et surtout, surtout on se le redit mais avec la fatigue ce n'est pas toujours évident : quand tu le sens pas = tu t'en vas.

Bruce reprend donc le volant une paire d'heures, puis trouve un grand parking de station service et Spar où finir la nuit.

Au final, c'est aussi équipé de table de pique-nique alors le matin, je fais de l'école avec les enfants (quand on n'est pas interrompus pas les oiseaux qui gazouillent tout près, et une fouine toute proche ^^).

On reste manger là le midi, et on file trouver un camping vers Port-Elizabeth. On a besoin de récupérer et il n'est pas facile de trouver un endroit où trainouiller la journée en dehors des « caravan park ».

On en trouve un avec tarif à l'emplacement, c'est drôle, si t'es tout seul ça revient hyper cher, si t'es à 6 (le max), plutôt bon marché.

Bon, en soit il n'y a pas d'élec, et les sanitaires sont affreusement affreux mais on a l'eau à volonté et on peut dormir sur nos deux oreilles. Ah, on est aussi directement en bord de mer. Et les enfants sont contents car ils peuvent être plus autonomes : aller à l'aire de jeux, faire du vélo. Il n'y a quasiment personne d'autre étant donné que nous sommes en hiver.

Ce soir, nous ferons apéro-plage ! Mais on l'a commencé trop tard (5h30 ^^), il fait nuit noire super vite !

Vendredi 14 juillet

Camping = école, linge et bricoles. En début d'après-midi, nous allons à la plage. Je n'avais pas vu la veille mais en fait c'est trop bien, il y a trois petites digues qui forment une piscine d'eau de mer. Purée on serait en été j'adorerais m'y baigner ! (oui, je n'aime pas les vagues ^^) Mais là, elle est bien trop fraîche.

Les enfants trouvent moult bernard-l'hermite et bigorneaux. Je crois qu'ils ne vont pas vouloir rentrer... Cependant, la perspective de la soirée feu les motive bien.

Ils ont ramassé du bois, ont fait les brochettes de légumes, enveloppé les pommes de terre pour les faire à la braise... Ah ça, pour la soirée feu, il y a du monde en cuisine ! Moi, je nous ai préparé une rouelle de porc au miel... On a passé une super soirée et on s'est régalé.

Samedi 15 juillet

Matinée classique, nous décollons du camping en début d'après-midi. Direction : Happy Valley à Port Elizabeth. C'est censé être un petit parc dans la ville. Comme celui-ci est situé sur le front de mer, lorsque nous nous garons dans la rue passante, un homme nous « aide » à nous garer, comme cela se fait beaucoup ici. Puis finalement, un autre gars vient pour qu'on se positionne mieux car on gêne la voiture d'à-côté en étant trop proche. On recule donc le temps que les personnes puissent ouvrir leurs portières et on se remet. Sauf que le gars nous dit alors que ce parking est normalement payant (ou réservé) à ceux qui vont au MacDonald puisque nous sommes devant. Il faut donc aller chercher un ticket à la borne à l'intérieur pour ne pas avoir de problème. Bon, pourquoi pas. Bruce y va pendant que je prépare les enfants et un sac avec le goûter.

Dix minutes après, je le vois revenir en courant et me dire « bloque la carte, il me l'a volée ! ». Je comprends rien et en premier temps je suis vraiment furieuse mais je vais vite sur l'appli N26 et remercie la simplicité de la chose car en effet : nous avons déjà deux paiements refusés de 4500€ et 2500€ faute de solde suffisant (merci de ne pas pouvoir être à découvert sur ce compte). Cependant, un retrait d'un équivalent de 200€ est passé. Et dans les minutes qui suivent j'ai plusieurs notifications « opération refusée pour carte verrouillée ».

Bruce va voir le premier gars qui nous a garé, habillé d'un gilet jaune contrairement à l'autre qui avait une veste noire estampillée « sécurité » dans un coin. Verdict : ce gars-là ne travaille pas ici habituellement, il a rien de plus à nous dire.

Je ne sais pas si Guilhem se rend trop compte, Elyone panique un peu. Alors on décide de quand même aller voir ce Happy Valley pour leur changer les idées. Au final, ce parc est à l'abandon et c'est bien dommage. Une petite rivière le traverse, il avait été décoré avec des sculptures peintes de personnages célèbres (des Disney, à Harry Potter en passant sans doute par des contes plus locaux). La moitié des œuvres est renversée, un escalier a une marche sur deux d'écroulées, des arbres sont couchés sur le chemin. Mais ça fait du bien aux petits loups pendant que j'échange avec la banque sur le téléphone. Et à la fin nous voyons deux policiers qui nous indiquent le nom du commissariat auquel nous rendre.

Nous y allons donc pour porter plainte pour l'assurance de la banque. Comme ça, nous avons peut-être une chance d'être remboursé (à défaut d'avoir eu zéro compensation pour les pertes lors du shipping). Bruce m'explique donc comment ça s'est passé exactement : l'homme lui a désigné une borne, mais comme il n'arrivait pas à mettre la carte dedans (l'entrée était certainement scotchée/bloquée au préalable), il s'est proposé de l'aider. Le gars a donc pris la carte et fait semblant de la mettre dans l'appareil. Il a dit c'est bon et a dit à Bruce de faire son code. Pendant qu'il le tapait, le gars est parti. En voyant qu'au final taper le code ne faisait rien, il s'est rendu compte que la carte n'était pas dedans et qu'on s'était fait rouler depuis le début.

L'agent de police m'expliquera que pour le code, il y avait certainement un complice posté dans le McDo qui a vu Bruce faire le code malgré qu'il a essayé de cacher. Ceci explique donc le retrait.

Donc pour la petite partie police :

Nous sommes arrivés à 16h45 au « Police Station ». Comme la carte est à mon nom, c'est moi qui m'y colle. J'attends un moment, une nana finit par me dire que sur le téléphone ça ne suffit pas, il faut que j'imprime l'extrait montrant le retrait non autorisé. Go camion, c'est bien l'imprimante fonctionne du premier coup. J'y retourne à 17h30, papier en main, et elle me dit qu'il faut attendre 18h... ok mais quoi ?

Et bien la relève. L'équipe de nuit arrive. A 18h15, un gentil officier très patient prendra ma déposition en nous aidant de nos téléphones pour traduire. C'est long, la déposition est retranscrite à la main et il ne tape pas vite sur son téléphone mais ça finit dans une bonne ambiance avec un autre agent qui me demande quelques mots en français. Je sors à 19h passé. Et j'y retourne pour demander si on peut dormir sur leur parking, vu qu'il fait déjà nuit et qu'on pensait avoir quitter la ville le soir ! Ils acceptent assez vite quand on précise que c'est bien juste pour dormir et qu'on partira vers 8 ou 9h le lendemain.

Dimanche 16 juillet.

On a bien dormi. On va visité quelques trucs qu'on avait repéré à voir à Port Elizabeth. Seulement, le campanile (grande tour en brique) ne se visite pas et se voit mieux de loin, le fort est fermé le week-end, et vers le phare il y a beaucoup de déchets. Bon, c'est là où on restera quand même le plus longtemps car il y a quelques œuvres d'art dans le parc mais on est vraiment pas hyper emballé. A croire qu'ils ont tout donné dans les grands parcs nationaux et que leurs initiatives de monuments n'a pas tenu dans le temps... je ne sais pas. En tout cas, on ne s'éternise pas et on veut quitter cette ville dès la fin de matinée.

Mais avant nous allons à un autre commissariat, où notre dossier a été transféré. Au début, la policière me dit qu'il faudrait revenir demain pour que l'enquêteur ait vu le dossier. Non mais l'enquête on sait très bien ce que ça va donner quand à la description de l'individu tu as « individu de race africaine avec une veste noire » (oui, oui il m'a demandé si c'était un homme blanc, de couleur ou africain). Donc je veux juste une preuve qu'on a fait la démarche pour la banque. Elle me fait donc copie du dossier, avec un joli tampon de la police et c'est parti.

Nous allons en direction du parc Tsitsikamma, sur la côte. On roule jusqu'à Jeffrey's Bay où on s'arrête pour manger. On s'est trouvé un parking dans une petite impasse d'un quartier plutôt riche, avec aire de jeux juste à côté et accès direct à la plage. On y est super bien (il y a même des sanitaires à côté).

Après le repas on décide donc d'aller se promener au bord de l'eau et de ne pas reprendre la route. On a bien fait : Guilhem est fatigué et demande à se coucher tôt (même s'il ne s'endormira pas), Elyone joue dehors avec d'autres enfants, et nous on se fait un apéro-jeu de société au chaud avec vue direct sur l'océan. Le parking reste éclairé le soir et on y dormira super bien.

Lundi 17 juillet

Il nous reste un peu de route jusqu'au parc mais nous y sommes milieu de matinée. On prévoit de commencer par une « petite » rando d'une heure/un kilomètre sur le plan. Ah Ah Ah !

Nous allons d'abord en direction du pont suspendu. Le cadre est magnifique avec les grosses vagues qui se fracassent sur les rochers. Après le pont, petite plage de galets où nous faisons une pause. Puis on continue jusqu'au point de vue ! On monte, on monte, on monte... encore et encore. Guilhem ouvre le chemin à un bon rythme. Il y a beaucoup d'escaliers.

En montant, il y a un endroit ensoleillé où nous observons beaucoup de lézards. La vue est à couper le souffle.

Quand nous pensons être arrivé au point de vue (un banc solitaire au bord de la falaise), Guilhem repère un sentier qui continue ! On suit le guide et on monte, encore... jusqu'à avoir un panneau qui nous dit plus ou moins que nous sommes sortis du parc ^^ Cela dit, c'est grandiose, avec l'Océan Indien qui s'étend à perte de vue, les gorges creusées par la rivière sur le côté, les montagnes ensuite...

Quand nous redescendons, nous voyons un serpent vert fluo auprès des lézards. Il s'est vite sauvé. Nous croisons également plusieurs personnes qui félicitent les enfants, vraiment impressionnés en nous disant que ce sont des bons marcheurs. Et puis nous tomberons sur des damans des rochers. Ce gros cochon d'inde est assez drôle à regarder manger. Elyone voudrait en adopter un (Guilhem était plus parti sur les reptiles lui). Finalement, la petite rando aura duré 3h pour 4km !

Fiers d'eux, et ayant très faiiiiiiiim, on s'offre un petit resto avec vue sur les vagues. Puis nous retournons à la plage vue en début de promenade pour que les enfants jouent un peu.

Nous quitterons le parc en fin d'après-midi et trouverons un petit chemin dans un bois où passer une bonne nuit.