Afrique du Sud 5

J27 Mardi 18 juillet 2023

Aujourd'hui, nous avons plus de 400km pour rejoindre le parc Karoo. Nous avons de belles routes de montagnes. On s'arrête faire des courses, le plein, on se trouve une boutique où acheter des jumelles pour nous (une paire enfant pour 4 c'est un peu juste^^) et un mixeur à soupe. Le midi, on mange au bord d'un estuaire. La route est belle, je fais une bonne session d'école en roulant. Mais à force d'arrêts à droite à gauche, on n'arrivera pas ce soir !

Ce n'est pas grave, nous avons traversé des gorges splendides en fin d'après-midi, où la route serpente au fond en enjambant à plusieurs reprises la rivière et vu des paysages comme on aime. La région du Karoo nous plaît bien. On s'arrêtera tard, à un endroit trouvé sur iOverlander. Il y a beaucoup de vent mais on ne sera pas embêté, sur un chemin au milieu de prés. Le ciel est tellement dégagé que nous voyons la voie lactée. Par contre aucune trace de la Grande Ourse : et oui, dans l'hémisphère sud, nous ne voyons pas les mêmes étoiles que dans le nord...

Mercredi 19 juillet

Pas de stress ce matin, on finit la route tranquillement et arrivons pour pique-niquer au camping du Karoo National Park. On y a réservé une nuit. Cet après-midi, balade dans la partie accessible à pied (et oui, pas très envie de me faire courser par un carnivore...) mais on ne fera rien d'exceptionnel : le vent est fort encore aujourd'hui et on a froid. Qu'a cela ne tienne : nous avons vu que les sanitaires du camping étaient équipés de baignoire et qu'en plus... il y a de l'eau chauuuuuuuuuuuude !

Vraiment, ça fait un bien fou.

On fait donc plein d'eau, plein d'élec, tournée de linge (ils ont aussi une énorme machine à laver pour 15Rands soit 75cts d'euros). Mais en fin de journée, on ne peut pas résister à une petite excursion côté « Game Drive » Nous découvrirons un nouvel herbivore : le steenbok, assez rigolo avec sa petite taille et ses deux petits cornes, et aurons une belle vue sur les montagnes.

Petit barbec (il y a des « braiis » dans absolument tous les campings et à chaque emplacement), et on se couche plus tard que prévu mais nous avons fait plein de choses.

Jeudi 20 juillet

Debout de bonne heure pour notre nouvelle journée safariiiiiiii. L'avantage de dormir sur place étant que nous pouvons y être dès l'ouverture. Nous sommes prêts à 7h mais Ruben refuse de démarrer. Mince. En fait, il a eu froid coco (cela fait plusieurs nuits que nous allumons le chauffage car oui ça caille, je peux pas vous dire à combien, on m'a volé mon thermomètre). Bruce identifie rapidement le démarreur collé à cause du froid, il tape un peu dessus (non la violence ne résout pas tout mais parfois, ça aide) et à 7h30, c'est parti !

Les enfants à nouveau installés à l'avant, nous voyons très vite des autruches et des oryx (il y aura beaucoup de gros troupeaux dans la journée).

Après avoir répété dans les précédents parcs que j'aimerais beaucoup voir un grand serpentaire mais qu'il y avait peu de chances qu'on y arrive... voilà qu'on en voit un ! Il est un peu loin mais on distingue bien son corps blanc et noir (et on l'identifie facilement aux jumelles) Ça doit être gros de près ! On l'observe un moment marcher entre les herbes.

Nous croisons quelques bubales rouges, zèbres et springboks mais plus sauvages que dans les autres parcs : impossible de les voir de près. Par contre, nous voyons bien les élands et à plusieurs reprises.

Nous attaquons la piste 4x4 à 10h. On est content car dans les autres parcs elles étaient fermées à cause de pluies récentes. En vrai, elle roule bien mieux que la « tôle ondulée » de la piste principale. A 10h30, nous voyons au loin une démarche facilement reconnaissable mais on n'ose y croire. On coupe le moteur, pas question de la faire fuir celle-là et ça se confirme : c'est une lionne ! Et il y en a une autre avec elle. Trop bieeeeeeeen ! On les dévore des yeux, les regardant se poser quelques instants puis reprendre leur marche. C'est beau.

Après, nous ne voyons plus trop d'herbivores pendant un long moment et je m'apprête à aller faire à manger (haute gastronomie : couper concombres et carottes pour grignoter sur la route avec des chips^^) quand tous à l'avant se mettent à crier en chuchotant (étrange formule et pourtant, c'est ce qui se rapproche le plus) : « Là, un lion ! »

Et oui...

Pendant qu'on l'admire, je me dis que c'est tellement du hasard pour tomber dessus ! Si nous avions démarré à 7h nous ne l'aurions peut-être pas vu, et si au croisement d'avant, nous avions choisi de rester sur la piste verte et non d'explorer la piste bleue, non plus... Ils ont beau avoir des colliers balises (pas tous, une des lionnes n'en avait pas par exemple), nous, nous ne disposons pas de cette information-là. Alors il faut juste s'armer de beaucouuuuuup de patience et avoir de la chance pour pouvoir en voir un quand nous faisons le safari en autonomie comme nous :-)

Ensuite le début d'après-midi sera assez long, même pour nous. Le parc est très grand et heureusement que la piste est sympa car sinon, tu peux rapidement t'ennuyer. Il y a quelques franchissements pas mal, surtout des passages de lits de rivières. On pense sortir de la zone 4x4 vers 16h et on y est presque quand un arbre trop bas nous barre la route. Impossible de contourner : il est juste avant une rivière asséchée et c'est boisé tout autour. Il est évidemment hors de question de descendre du véhicule pour inspecter les alentours parce que le parc abrite aussi bien des lions que des léopards, hyènes, caracal et que le secteur n'est pas du tout dégagé visuellement.

On se fait donc un petit demi-tour et attaquons la piste à contre-sens. Bon, on devrait pas être trop embêté car nous n'avons vu encore personne de la journée ! Mais nous allons devoir repasser ce petit passage de rivière sympathique où Bruce a dit « Je suis désolé pour les suivants, il y a un bout qui s'est écroulé ». Ouais ba les suivants... C'est nous ! Et en reprenant à contre-sens, la partie affaissée nous fait une sacrée marche à remonter ! Impossible de prendre beaucoup d'élan, le lit de la rivière est constituée de grosses caillasses. J'essaie de me changer les idées en observant un koudou couché non loin. Il se lèvera cependant au bruit du moteur qui vrombit. Bruce essaie une fois, deux fois... Il n'y a guère de marge de chaque côté avec les arbres. Finalement, il réussira à le prendre légèrement de biais et nous encourageons tous Ruben pour qu'il finisse de grimper.

Ce petit stress passé tiens, voici une voiture. Ah pis ce sont des français ! On papote deux minutes et on repart. On commence à fatiguer avec les kilomètres qui rallongent... Bruce conduit depuis 7h30 quasiment sans pause (autre que les pauses-pipi et observations d'animaux^^). On rejoint la piste principale et on trace pour sortir à temps (18h).

Du coup, nous n'avions pas prévu de passer une deuxième nuit ici mais on est vraiment trop ko et on ne veut pas renouveler l'expérience amère après le parc Addo. Et puis, on est super bien dans leur camping !

-> Ci-dessous, le plan du parc histoire de vous faire un petit aperçu. Au début, suivre le tracé rose pour notre parcours jusqu'à l'arbre trop bas. Puis en rouge notre changement d'itinéraire.

Vendredi 21 juillet

Guilhem se réveille à 7 heuuuuuuuuuuures … ! Mais elle est où ma grass'mat' ? Tant pis, autant optimiser cette nuit au camping et on retourne faire des bains rapides avant d'attaquer la journée. Un peu d'école, ils iront aussi jouer un peu avec des enfants français à côté. Il est vite midi et je fais à manger avant de reprendre la route cet après-midi.

Avant de partir du parc du Karoo, on s'arrête à la boutique. En parents indignes, on leur achète leur premier souvenir depuis qu'on est en Afrique du Sud ^^ (un cahier de coloriage chacun). Guilhem a choisi les mammifères et Elyone les oiseaux, il y a de petites explications dedans (en anglais). Ils sont super contents et cela va les occuper un bon moment sur la route :-)

Nous partons en direction de Prince Albert, petite ville juste avant les montagnes normalement. On quitte la nationale toute droite pour prendre un chemin gravillonné, cela nous fait gagner 35 km et nous change car comme on roule pas vite, les belles routes sont vite ennuyantes. C'est d'ailleurs tellement reculé qu'on se dit qu'on pourrait éventuellement dormir dans le coin.

Signe prémonitoire ? Notre vœu a-t-il été entendu ? En tout cas, nous n'avons soudainement plus d'embrayage : le câble a lâché. Immobilisation du véhicule. Dans notre « malheur » , on positive quand même :

1-Nous sommes à plat, pas au bord d'une grosse route ni dans un endroit qui craint

2-Cela ne nous est pas arrivé hier au milieu de la réserve

3-Nous avons le plein d'eau, d'élec et de bouffe, on peut tenir un siège

4-Et non des moindres : Bruce a un câble d'avance !

Puis, on avait dit qu'on devait se coucher tôt et il est 17h45, parfait. Le temps de faire à manger et au lit !

Samedi 22 juillet

Bruce s'est levé tôt pour finir les réparations (il avait démonté la veille). Au final, il aura fini bien plus tôt que ce que je pensais ! On finit donc notre route tranquillement jusque Prince Albert. C'est une petite ville qui fait un peu conservatrice. Tu vois qu'il y a une certaine richesse avec des boutiques « non-essentielles » (comme disaient certains à une certaine époque...) comme des antiquaires, des marchands d'arts... mais tu n'as pas les grosses barrières comme dans les grandes villes où les quartiers riches ont barbelés, caméras et agents de sécurité.

Puis on retrouve les montagnes du Karoo. Cette fois, par les hauteurs. Et c'est tout aussi splendide que par le bas. C'est sur une piste bien entretenue que nous roulons. Ça monte raide mais on n'a pas de problème. Nous allons jusqu'à 1575m, il y a de la neige sur les bas-côtés. De l'autre côté, la route redescend doucement et on en est bien content pour nos petits freins d'avoir emprunté ce passage dans ce sens-là.

Nous arrivons aux grottes Cango Caves en milieu d'après-midi et réservons la visite de 16h. Nous sommes un gros groupe mais le guide est sympa et parle quelques mots français, pour le plus grand amusement des enfants. J'aurais le droit à un « Par ici Madame France » que nous utilisons encore aujourd'hui ^^. Nous ne captons pas toutes les explications mais ce n'est pas grave, les grottes sont impressionnantes, les plus grandes que j'ai visité jusqu'alors je pense. Il y a une grande pièce cathédrale, de magnifiques drapés, des bébés stalactites de 400 ans... On s'est habillé comme pour le pôle nord pour la visite car on avait souvenir qu'il y faisait plutôt froid quand nous en avions visité en France, au final à 20°, on retire vite les manteaux ^^ Vu comme Elyone avait apprécié les grottes d'Hercule au Maroc, on se doutait qu'elle apprécierait la visite de celles-ci et ça n'a pas loupé. C'est super chouette.

Nous sortons à 17h, nous jouons un peu à loup sur le parking où nous resterons dormir après avoir demander l'autorisation. Une employée nous a dit qu'il pouvait y avoir des babouins, mais nous n'en avons pas vu.

Dimanche 23 juillet

On fait un petit peu d'écriture avant de prendre la route avec petit chat car ça, c'est bien une partie de l'école qu'on ne peut pas faire en roulant ! Puis je fais de la couture (réparation d'une des sangles coupées) pendant qu'ils colorient dans leur nouveau cahier et que Bruce nous conduit.

Nous pensions revoir des élevages d'autruches à Oudtshoorn mais la route que nous empruntons ne doit pas y passer car nous en voyons moins qu'à l'aller. Par contre, nous verrons des « plaines de suricates » indiquées par des panneaux mais « rien en vu ! » pour Guilhem malheureusement qui a très envie d'en voir.

Nous repassons dans de plus petites montagnes mais la vue y est quand même très belle. Nous nous y arrêtons pour manger le midi. Les enfants font un peu de craie. Puis quand nous reprenons la route je me mets à l'arrière avec Elyone. C'est une formule qui fonctionne bien pour aborder de nouvelles leçons sans son frère qui la perturbe à côté. Parfois, elle décide même de fermer le volet pour ne pas être distraite non plus par ce qu'on voit par la fenêtre.

Puis en fin d'après-midi, on fait péter la musique ! C'était donc une journée route très agréable.

On se trouve un coin sympa où dormir dans un bois, près du réservoir de Swellendam. On s'y promène un peu avant la nuit, et nous y voyons une belle sauterelle.

Lundi 24 juillet

Aujourd'hui, parc national de Bontebok. Programme : randonnée. Bon, finalement on commence par y faire notre repas du midi en haut d'une colline avant d'attaquer. Nous faisons la petite boucle Aloe Hill. C'est un sentier assez sympa, avec effectivement de très belles aloé vera en fleurs mais avec plusieurs passages non entretenus du tout un peu relou. Pour une rando annoncé 3km, elle n'en fera finalement que 2. On se dit que ce n'est pas grave, il y a une boucle que l'on peut faire en voiture, allons-y.

Mais c'est plutôt une déception : pour un parc au nom d'herbivores, nous ne voyons quasiment rien ! On s'attendait à voir un bontebok à chaque virage, râté. Les enfants ne se plaignent pas, on fait plusieurs pauses en extérieur dont la dernière à une belle aire de jeux.

On pensait éventuellement passer deux jours ici car sur le papier, ce parc nous intéressait bien. Finalement, nous partons en direction de la réserve de De Hoop. C'est un parc plus isolé en bord de côte où nous ne pensions pas forcément allé mais quelqu'un à Karoo nous a dit qu'il y avait vu des choses intéressantes... (je ne vais pas vous spoiler héhé)

La route pour y aller est un chemin assez sympa, au milieu des champs. En fait de piste, c'est comme s'il avaient commencé à faire la route mais n'avait pas été jusqu'à la phase bitume. On voit beaucoup de moutons et d'oiseaux, dont deux hiboux. Nous trouvons sans problème un endroit où dormir non loin de l'entrée du parc pour le lendemain.