16 Octobre 2023
Jeudi 28 septembre, J21 en Namibie
Ce matin, nous nous réveillons tranquille et décidons de ne pas faire d'école pour commencer la route de bonne heure. Ainsi à 9h30 nous sommes prêts. Nous franchissons très vite un nouveau lit de rivière, encore plus verdoyant que la veille, avec un troupeau d'herbivores au loin. On se gare et on va profiter de la quiétude de la scène. Il y a aussi plein d'oiseaux.
Ensuite jusqu'à Kalkrand il n'y a pas grand chose. Nous pourrions rejoindre Keetmanshoop au sud en passant par la route bitumée B1 mais on préfère continuer sur les pistes, alors nous en trouvons une à l'est qui descend presque en parallèle.
Et on a bien fait : cette piste passe en fait entre des réserves privées et on voit de nombreux springboks, autruches, quelques dik-diks et d'un coup... une girafe ! Non, deux ! On descend du camion, voulant les voir de plus près, et on ré-apprend à compter : il y a en fait 6 long cous devant nous. Elles sont de l'autre côté d'une clôture mais quand même, chez nous, on est plus habitué à voir des vaches que des girafes 😄
Nous profitons un bon moment puis repartons en direction de Bagatelle Kalahari Lodge. On veut se faire un petit kiff avec les guépards. Bon d'abord, il faut se taper une petite piste de sable pour aller jusqu'à la réception où ils nous disent « fully booked ». Blasé tu repars puis le gars au portail te dit « mais non, je vais les appeler pour dire que vous dormez dans votre véhicule et tout, pas de problème ! » Bon ok, on y retourne, rebelotte un kilomètre, rebelotte coucou-c'est nous. « -Ah, vous dormez dans votre véhicule ? Ah vous avec ce qu'il faut pour cuisiner ? Bon ba oui on a de la place !
-Cool ! C'est combien le camping ?
-500$N par personne. »
Heu... c'est-à-dire que même si on négocie les enfants ça fait 50€ la nuit, pour un emplacement ? Heu... c'est possible de faire juste une activité et de repartir ? Oui, alors c'est parti : nous réservons la sortie nourrissage des guépards au coucher de soleil. Bagatelle a en effet recueilli des bébés guépards orphelins et s'en occupent de cinq en ce moment.
En attendant 17h30, nous nous sentons un peu comme pas à notre place dans ce refuge de luxe mais bon, on aura plaisir à déambuler à pied au milieu des lodges à la recherche d'oryx, koudous et springbok. Les enfants sont ravis.
Ils jouent ensuite une petite heure puis c'est le moment. Comme nous sommes beaucoup, nous pouvons choisir le véhicule : soit nous rejoignons les véhicules typiques de safari où sont déjà entassés plusieurs personnes (elles ont dû prendre le combo safari+nourrissage+nuit) soit nous pouvons monter dans le pick-up avec les ouvriers. Le choix est vite fait ! Bon, on leur pique la banquette, sorry, mais ils ont certainement plus l'habitude que nous d'être debout quand ça roule ! Car en effet, on va pas rouler à deux à l'heure!
Nous passons donc devant les trois véhicules safari pour ouvrir la porte du premier enclos. Tout le monde passe et le temps que l'on referme, un guépard reste vers nous. L'enclos est grand et vallonné puisque nous ne voyons plus les autres quand nous démarrons. Un des gars me prévient, comme je tiens Guilhem sur mes genoux : tenez vous bien pour la vitesse ! Et c'est parti, on roule comme une bombe avec le guépard à nos trousses, c'est top ! Elyone est morte de rire, Guilhem un peu stressé, et nous on jubile. On rejoint les autres, et un autre guépard arrive aussi. Deux soigneurs donnent à manger dans des gamelles et pendant que les félins mangent, ils leurs inspectent les oreilles, les yeux et même la gueule. Après le repas, ils se nettoient mutuellement leur cou plein de sang.
Un guépard dans la nature vivra 8 ans, 12 s'il a de la chance. En captivité, entre la nourriture régulière, l'eau propre et les soins, ils peuvent vivre jusque 20 ans. Aujourd'hui : zèbre au menu. Pendant qu'on écoute les explications (entre l'anglais et les enfants qui parlent en même temps, je n'en ai pas capté beaucoup mais c'est pas grave^^), on les observe avec plaisir. Et on est bien content d'être dans le pick-up ! En effet, tous les soigneurs étant descendus du véhicule, on peut bouger librement dans la caisse pour mieux voir les animaux.
Au deuxième enclos, on constate un guépard hargneux qui viendrait bien se servir direct dans la gamelle ou qui n'aime pas la personne descendue ouvrir la barrière, au choix. L'autre guépard de l'autre côté, fait le timide. Ici, ce n'est pas le même scénario : ils ne nous courent pas après, on doit même les attendre un peu. Tant mieux, je peux photographier leur course parce qu'en tenant Guilhem, plus la barre, pas facile !
Les deux loustics n'ont vraiment pas le même comportement : on reconnaît le timide qui ronronne et fait les yeux doux pour ravoir une portion, tandis que l'autre hautain snobinard viendrait presque se resservir tout seul.
Dans le dernier enclos, c'est une femelle seule. En effet les guépards sont plutôt solitaires et la femelle s'occupe de ses petits jusqu'à deux ans et demi puis ensuite ceux-ci s'en vont. Si plusieurs guépards sont ensemble cela peut donc être soit des mâles qui se côtoient, soit une famille mais sans le père.
Pour observer son nourrissage, nous descendons tous de véhicule. Ils ouvrent la grille, que nous ne franchissons pas, et ainsi nous voilà à sa hauteur. Elle ne s'approche toutefois pas beaucoup et ils devront ruser avec la gamelle pour la motiver un peu. Malgré qu'elle soit seule, le guide nous explique que pour l'amuser ils lui mettent parfois plusieurs poulets à chasser, ou qu'elle peut aussi faire des courses avec les chiens (qu'elle ne mange pas ceux-là 😅).
Les femelles mangent environ 1,4kg de viande par jour, les mâles 1,6kg. Comme les femelles vivent seules et les mâles en groupe, ils ne chassent pas le même gibier. Ainsi, la femelle ne nous attaquera pas malgré la grille ouverte : tous groupé, nous semblons être un trop gros animal pour elle. De plus à Bagatelle, les guépards ayant été recueillis bébé, ils n'ont pas appris à chasser sans leur mère.
Ensuite, nous disons au revoir à ces beaux bébés et allons boire un petit apéro en contemplant le coucher de soleil sur la dune rouge. C'est très beau et contrairement au Sahara, il ne fait pas froid du tout quand le soleil disparaît ! De même, il n'y a pas un brin de vent. Nos jours sont assez inégaux en température depuis que nous sommes en Namibie, mais après tout à Aus nous étions à 1500m d'altitude contre 1000m ici.
Quand nous repartons ça y est, la nuit est bien tombée. Nous devons être prudents pour quitter le site de Bagatelle car la nuit, leurs chevaux sont aussi en liberté. Le gars de la barrière est surpris de nous revoir mais quand nous lui expliquons que le camping est trop cher pour nous, il nous mène à un endroit non loin où passer la nuit « safe ». Super gentil.
Vendredi 29 septembre
En chemin pour Mariental, nous croisons un animal pour lequel nous sommes bien content d'être en camion : un mole snake ou en français pseudaspis cana. Pas de danger côté venin mais c'est quand même impressionnant, un bon mètre cinquante de long, et je n'irais pas voir le diamètre !
En ville, courses et Bruce fait plusieurs magasins pour se retrouver une veste mais sans succès évidemment. (Johan se moquera : un manteau ? mais pour quoi faire ? Oui c'est sûr avec 40°...) Nous allons ensuite au barrage d'Hardap en rêvant de mettre les pieds dans l'eau avec cette chaleur soudaine dont on n'a pas encore l'habitude. On suit un spot recommandé sur iOverlander. Bon, d'abord le chemin y menant est plein de déchets mais en plus tu te retrouves certes avec une jolie vue mais bien loin de l'eau, à plusieurs mètres plus bas !
On descend à pied pour trouver un accès mais une famille de babouins parmi les arbres nous dissuade d'y trouver un chemin : pas envie qu'ils aient l'impression qu'on empiète sur leur territoire!Du coup, on remonte au camion, lessivé et on boit des litres d'eau avachis sur la banquette. Heureusement, il fait un peu plus « frais » à l'intérieur, mais on ne va pas bêtement rester cramer ici ! Alors c'est décidé, on reprend la route en direction de notre prochaine étape. Au moins quand on roule, on a l'air chaud qui circule. Et les enfants à l'arrière ont même moins chaud que nous puisqu'ils n'ont pas directement le soleil.
Nous dormons à 10km de Gibeon, avec également une jolie vue sur la rivière. Nous croisons deux calèches sur la route. Les enfants nous font rire en mode : « C'est plus de notre époque les calèches ! » Nous dormons bien, car la fraîcheur revient un peu pendant la nuit.
Samedi 30 septembre
Je mets mon réveil à 6h15 pour bosser sur le blog puisqu'on a du réseau (pour une fois). Et voilà qui qui débarque deux minutes après pour déjeuner comme une fleur ? Tout le monde ! Merci...
Bref, oranges en stock = bon jus de fruits maison par Bruce et Elyone. Déjeuner rapide, école, on prend la route à 10h. La piste est assez monotone aujourd'hui, pas d'animaux en vue. Il fait très chaud.
Nous arrivons vers 17h au Brukkaros Crater. Ancien camping abandonné depuis longtemps, seul le joli portail a survécu.
Nous montons dans les hauteurs pour être tranquille et avoir une jolie vue. On n'ira pas jusqu'au camp haut car la piste est très très accidentée mais on est déjà bien là où on est.
Nous nous régalons d'oryx au feu de bois et Bruce et Elyone de chamallows en plus. C'était une belle journée, toute simple. Mais c'est peut-être parce que pour la première fois de ma vie, j'ai gagné une partie de Piratatak 🃏.
Dimanche 1er octobre
Le réveil général à 6h pique un peu mais les enfants sont ravis de pouvoir voir un lever de soleil par leur fenêtre. A 7h30, nous attaquons la promenade en direction du cratère. Il fait déjà bon, nous partons en t-shirt. Jusqu'à l'ancien camp haut, l'ancienne route est effectivement très défoncée. Puis le vrai sentier commence : tous à la queue leu leu. Il n'est pas très dur en soi mais nous l'appellerons « tord cheville » car beaucoup de cailloux roulent sous nos pieds en maltraitant nos articulations.
En chemin, nous voyons plusieurs sillons de quartz, c'est joli.
Nous arrivons aux Dry waterfalls où nous faisons une petite pause. Nous sommes à l'entrée du cratère, c'est chouette.
Puis nous attaquons l'ascension pour monter sur un des bord du cratère. Là, ce n'est pas la même : la pente est plus raide. Est-ce le début de la chaleur qui arrive, les petites nuits les derniers temps ? En tout cas, Guilhem et moi ne sommes pas très vaillants et n'avançons plus guère. On cherche les quelques points d'ombre pour souffler .
On se fera une jolie pause à observer deux dik-diks bien plus en forme que nous 😅 Très dur de les voir quand ils ne bougent pas, l'œil est attiré par leur mouvement.
Au retour, Bruce portera petit loup qui n'a plus guère d'équilibre et qu'on n'a pas du tout envie de voir tomber dans le vide ^^ Un peu plus de 7km, pour lesquels on aura mis quasi 5h du coup avec toutes les pauses... On en a fait des plus dures pourtant mais il y a des jours où tu es moins en forme ! En tout cas, c'était chouette.
Retour au camion, repas, on essaie de faire un temps calme mais trop chaud alors on se fait violence et rangement des chambres des enfants (vidage complet, nettoyage et réorganisation de leur placard à jeux). Ensuite, en fin d'après-midi on décide de descendre du volcan pour nous avancer la route en direction de Keetmanshoop que l'on doit faire demain. La piste a quelques passages ardus mais Bruce gère.
Le spot du soir est non loin de la piste, vers un lit de rivière. Il fait encore super bon à 19h et on pourrait s'y promener avec plaisir...
Si on était pas encore si morts de ce matin !