Namibie 12

J84 en Namibie, Jeudi 30 novembre, J161 de voyage

Ce matin, nous allons visiter une école et le village de Mayana d'où viennent les enfants, par le biais du camping. Celui-ci a été construit en 1994 par les parents de Piet, notre guide (lui même parent et grand-parent désormais) et a depuis essayé de développer la vie locale avec cette école par exemple mais aussi en tentant de sensibiliser à l'hygiène ou la gestion des ressources. 5000 personnes vivent dans les environs et même si l'ensemble est plutôt vert, pour des personnes qui utilisent le bois pour absolument tout (cuisine, chauffage, construction), il vaut mieux essayer d'optimiser les coupes. 

L'école a une quarantaine d'élèves de 4 à 6 ans, répartis en deux niveaux de classe. Ici, de multiples dialectes se retrouvent alors ils enseignent l'anglais. Piet, insiste sur le fait qu'ils essaient de les faire comprendre et non simplement de les faire répéter, car c'est malheureusement parfois le cas ensuite et c'est pour cela que beaucoup de personnes arrivent à te sortir quelques phrases d'anglais sans comprendre ta réponse.

Aujourd'hui, nous voyons la répétition des enfants pour leur remise de diplôme demain : en effet, ils vont être en grandes vacances. Ici, l'été correspond avec la fin de l'année ! Ils changeront donc de classe mi-janvier, les plus grands allant dans une autre école, à plus d'un kilomètre de chez eux pour la plupart, sans transport. Ici, notre guide atèle la remorque-bus tous les matins et tous les midis pour faire le ramassage scolaire.

L'école se déroule uniquement le matin : de 8h à 12h, ensuite ils mangent sur place avant de repartir. Ils cultivent des arbres fruitiers, ont des poules et des cochons, et une grosse citerne d'eau car c'est à priori obligatoire pour avoir le droit de construire une nouvelle école. Cependant, le puits, la pompe, la cuve, l'installation... tout cela coûte cher et peut donc être un frein à de nouvelles installations.

Pour continuer la décoration de leur cour, nous apposons nos mains aux côté des leurs. Elyone est ravie, petit chat n'ose pas. Nous avons vraiment passé un superbe moment et les enfants aussi ont apprécié voir les différences avec l'école qu'ils connaissent : des tables séparées par des planches en bois, pour une meilleure concentration et pas de triche, des uniformes (en train de sécher pour être tout beau le dernier jour), les animaux...

Pour soutenir la fondation, je vous invite à consulter le site www.mayanampora.org

Ensuite Maya, maîtresse du petit niveau qui nous accompagne aussi durant notre visite nous emmène chez elle. Vers les maisons, un petit lopin de terre avec du maïs. Nous sommes si prêt de la rivière qu'en bon occidental on se dit quand même, comment ça se fait qu'ils n'ont pas plus de jardins ? Ils pourraient avoir tellement de légumes ! Mais sur la route nous croisons une famille revenant du cours d'eau, en fait pas si près car après la saison des pluies le niveau monte haut et s'étale sur les berges, mais actuellement au plus bas, il faut beaucoup marcher pour le rejoindre. Les enfants portent des bassines remplies de vaisselle, les femmes des bidons sur la tête. Et notre guide nous demande : quand tu fais déjà plusieurs aller-retour par jour à la rivière malgré la chaleur pour ta cuisine, ta vaisselle, ton hygiène, est-ce que tu as vraiment envie de refaire des aller-retour pour arroser ? Non, c'est vrai.

Arrivés chez Maya donc, je me dis tiens j'ai écrit il y a quelques jours qu'on voyait des petits hameaux clôturés, avec de petites maisons dedans. Il faut en fait corriger cela : le hameau c'est la maison, avec l'ensemble de petites cases qui elles sont les chambres. La cuisine est extérieure, il y a souvent un abri sans mur. Pas d'électricité. Les canisses permettent de se protéger un peu du vent et du regard des voisins puisqu'ici vit toute la famille, et des poules. Nous voyons là deux sortes de constructions différentes : la traditionnelle en bois, terre et toit de paille. Il y fait frais, c'est très agréable. Mais il faut régulièrement la refaire (tous les 3 ans en moyenne) car la pluie l'use. Et la plus rapide à faire et plus durable dans le temps, mais qui est un vrai four : la construction en tôle. Ceux qui ont un cabanon de jardin en métal voient de quoi je parle : je suis sûre que vous n'avez pas envie d'y rester une journée d'été. Puis pour les plus riches, il y a quelques maisons en parpaing, mais c'est plus rare.

Après être rentré au camping Nkwazi Lodge, nous remercions beaucoup nos deux guides pour ce beau moment de partage. Nous avons vraiment apprécié la visite. Puis nous faisons un petit saut à la piscine avant de reprendre la route en direction de Divundu. Ce soir, spot nature de prévu, Isa et Christian nous ayant précédés et nous partageant leurs bons plans 😉Sur la route, on se tape de la bonne pluie et les essuies-glaces travaillent une fois sur deux, on s'arrête donc faire une longue pause café (Bruce les démontera plus tard, ils sont en fait juste grippés à cause du sable, ça va).

Puis on arrive au bord de l'Okavango, mais rien n'est droit ou alors tu ne vois rien. On s'apprête à faire demi-tour quand un gars arrive : « Vous voulez rester la nuit ? Vous êtes 4x4 ? Suivez-moi. » Il nous montre un autre accès qui descend jusqu'à une pompe et... aux hippopotames.

Il y en a une quarantaine. Trop dingue. John est en fait en train de construire sa maison sur les hauteurs et souhaiterait ouvrir un camping ici pour protéger la zone et ces gros animaux. Il a l'air sympa et plein de bonnes intentions même si je ne comprends pas tout son anglais (rien à voir avec Piet, mince, je comprenais presque tout!) On partage le dîner tous ensemble et il nous dit qu'à la nuit tombée, il ne faut plus s'approcher de l'eau : les hippos vont manger sur la rive d'en face mais des crocos peuvent venir.

Vendredi 1er décembre

Nous avons passé une bonne nuit et après l'école, John nous guide jusqu'à l'embranchement de deux rivières : la Cuanavele venant d'Angola et retrouvant l'Okavango. C'est grand, c'est beau, les hippos sont toujours là.

Nous goûtons également les petits fruits d'un arbre, gros comme des cerises, jaunes orangés mais avec un noyau plus gros que la chair 😅.

Nous roulons ensuite une heure avant de retrouver un nouvel accès à la rivière pour le repas de midi. Il y a un peu de monde qui observe les enfants jouer dehors.

Puis en fin d'après-midi, nous atteignons Divundu et allons nous poser au bord d'un petit étang au sud. Il y a des babouins quand nous arrivons, et quelques bels oiseaux. Les enfants jouent pendant qu'un étudiant en biologie papote un moment avec nous.

Ensuite, Bruce contacte l'assurance pour la Zambie car après avoir rencontré des belges au Nkwazi Lodge revenant du Botswana et nous disant « les pistes sont horribles », on se dit qu'avec la saison des pluies, on va peut-être filer au nord et retrouver le soleil en Tanzanie. On a déjà passé quelques soirées à y réfléchir... D'ailleurs, un nouvel orage arrive ce soir, on ne mangera encore pas dehors.

Samedi 02 décembre

Ce matin, nous allons nous promener au Mahango Park. Petit safari improvisé en attendant Jeremy et sa famille qui doivent nous rejoindre demain. Les enfants sont super contents, en mode « ça fait longtemps qu'on n'a pas vu d'animaux ! », parfait 🙂

L'entrée nous revient à 250$N (100 par adulte et 50 pour le véhicule). En premier nous voyons des pintades et une tortue. Une hyène aussi de l'autre côté de la rivière. Des phacochères et nous verrons beaucoup, beaucoup d'impalas.

Guilhem détectera en premier un joli varan aussi !

Et sur la photo du singe ci-dessous, aurez-vous autant l'œil que lui ? 

On rencontre Antoine et son fils, français depuis 20 ans en Namibie, il gère la construction de nouveaux lodges et voyage pas mal dans le secteur. Il nous dit qu'en face, sur l'autre rive de l'Okavango, le Buffalo Park est sympa aussi, ils y ont réintroduits 25 lions. Ici, il n'a vu qu'une lionne il y a 15 ans...

Et ba nous, nous la voyons peu de temps après ! Bon un peu loin, couchée sous un arbre, mais quand même. On les retrouve ensuite au bord de la rivière où on repapote un peu plus longtemps. Les yeux perdus à la surface de l'eau, voilà qu'un truc apparaît : non pas un bout de bois mais bien un crocodile, juste à quelques mètres... Suivi par un second. Leur passage est furtif : silencieux et durant à peine quelques minutes. Après, tu ne regardes plus de la même manière cette eau à l'apparence si calme...

Antoine pense que le Botswana, c'est quand même mieux d'y aller maintenant. Parce que même s'il pleut un peu, il fait encore assez chaud pour qu'au bout d'un jour ou deux la piste sèche. En ce moment, la rivière est au plus bas, donc ce n'est normalement pas trop vaseux partout. Nous, on s'était dit qu'on irait en avril-mai avant de repartir, mais au final surtout pas : c'est à la fin de la saison des pluies que les rivières sont pleines, remplissent le delta et débordent ailleurs. Et là, ça peut rester trèèèèès longtemps. Bon, je sens qu'on va pouvoir revoir l'itinéraire.

On dit aux gars qu'on va les mener à la lionne, mais pas de chance : elle est partie. Moi qui étais persuadée qu'elle bougerait pas ses fesses de la journée, je suis un peu déçue mais ce n'est pas grave.

La piste est jolie le long de l'eau. On ne voit pas énormément d'animaux mais ça fait une balade sympa. Nous allons jusqu'à un point d'eau isolé pour manger. Quand on arrive, on se dit qu'il est vraiment pas ouf : trois pauvres flaques d'eau qui restent à droite à gauche.

Puis quand on descend faire pipi, voilà que des éléphants arrivent ! Trop bien. Ils ne restent pas longtemps mais ça fait plaisir. Nous voyons aussi des zèbres.

Nous essayons la piste 4x4 mais trop d'arbres, nous ferons demi-tour. Alors on sort du parc pas très tard et allons au camping Ngepi, qui a une « cage piscine » dans la rivière.

La route pour y aller est rigolote avec plein d'endroits où tu choisis si tu prends les portions 4x4 où les 2x4 😄 On voit aussi beaucoup de rapaces.

Bon au final, tu ne vois pas dans l'eau, alors ça fait un peu flipper. Bruce plongera un coup mais comme il n'a pas pied, les enfants n'iront pas. Le camp est joli mais cher pour une douche froide 😑 (660$N) Et puis comme Ruben est trop haut, nous ne pouvons pas aller à un emplacement au bord de la rivière, dommage.

Dimanche 3 décembre

Aujourd'hui, nous allons visiter Buffalo park du coup ! On s'était dit qu'on bricolerait en attendant de retrouver la famille de français mais la bougeotte l'emporte. Le parc ne porte pas ce nom pour les animaux mais pour l'ancienne garnison sud-africaine qui avait établi un camp ici. C'était pour éviter aux ennemis de traverser le fleuve pendant la guerre. On voit de nombreuses ruines de bâtiments.

La piste serpente entre les arbres. C'est joli mais nous voyons très très peu d'animaux. Toutefois, ce sont des animaux qui changent : des petits singes, des marabouts, un nouveau varan...

On abîme un des coffres extérieur à un passage vraiment pas large avec deux gros bouts de bois enfoncé dans le sol. Heureusement, il ferme toujours.

Puis on mange vers un hippo, et c'est trop drôle de prendre le temps de l'observer tantôt la gueule ouverte, tantôt passif, ou ayant un sursaut d'énergie.

A 16h, nous retrouvons donc nos nouvelles connaissances au camping Popa Falls Resort à Divundu. Marie-Laure, Jeremy et leurs enfants ont un camion Man énorme, nous paraissons tout petit petit 😂 Les loulous sont surexcités d'avoir des copains. On file à la piscine une bonne heure, apéro, repas, on ne se couche pas de bonne heure 😁

Lundi 4 décembre

Nous commençons seulement le petit-déjeuner quand nos voisins ont déjà commencé l'école 😅 mais les loulous arriveront à les rejoindre pour une petite session, c'est chouette de faire ça tous ensemble. Ensuite les 4 jouent super bien pendant que nous faisons les visites de nos maisons respectives. On papote, on papote, on mange tard puis les gars filent faire quelques courses pour le barbec du soir.

En revenant on se lance dans un « petit » atelier sablés. Les deux grands préparent la pâte avec plaisir. Repos une heure durant laquelle je remmène Elyone nager, elle a envie de s'entraîner. Jeremy et Marie-Laure la rejoindront pour son plus grand bonheur 😀

Ensuite, la cuisson des sablés est très, trèèèèèès longue. Petits fours, petite puissance, trop de pâtes, un cocktail de tout ça fait que oui, c'est long. Mais chaque enfant participe et on est tous bien content d'en avoir au dessert et qu'il en reste pour le lendemain.

Mardi 5 décembre

Pendant que les copains vont visiter Mahango park, on reste bricoler (Bruce cherche l'origine de notre fuite d'huile à l'avant, et moi j'essaie d'avancer le blog). On se rejoint ensuite à un camping super loin (2km😂) pour finir la journée en mode confort : Le Shametu Lodge a des emplacements spacieux, une piscine avec vue sur la rivière mais surtout : une offre de massages pas mal du tout.

Du coup, on se fait plaisir avec Marie-Laure en fin d'après-midi : une heure à se faire dorloter pour 475$N chacune. Et histoire de bien savourer jusqu'au bout, on rejoint les gars au bord de la piscine (mais où sont donc les enfants hein ? Ah ba dedans 😂) et on trinque à notre dernier jour en Namibie. Sur le chemin du retour au camp, nous entendons un bruit maintenant identifié : des hippos. Vite, on retourne au bord de l'eau et on en voit trois de loin. Ça aura été une très belle journée, on sera en forme pour passer la frontière demain, mais laquelle ?