Tanzanie 2

J6 en Tanzanie, Lundi 15 janvier 2024, J208 de voyage

Réveil difficile ce matin pour petit chat qui a le cou coincé. Du coup pas d'école pour lui qui reste au lit, mais cela permet de faire une belle session en tête à tête avec Elyone. Ensuite, on part sur les pistes en direction du lac de Rukwa où on espère trouver une place où dormir ce soir.

La route est absolument... affreuse. Des cailloux, des cailloux... ce n'est pas du tout agréable car tout fait du bruit dans Ruben. Je vais à l'arrière pour essayer de caler Guilhem qui a toujours mal dans l'après-midi. Puis on fait quelques tentatives off-road pour s'approcher de l'eau mais sans succès. On tourne sur des pistes pas larges, où il y a quand même du monde à pied !

Tant pis, on se contentera d'une petite rivière, et on y sera pas mal du tout.

Mardi 16 janvier

On aurait presque envie de rester là pour bricoler tranquille et profiter de la rivière mais on a quand même de la route alors on file après l'école. Ce matin, la piste est meilleure qu'hier. On passe dans quelques villages et on mange dans un des rares espaces libres en bord de route. Effectivement, la plupart du temps, tu as un fossé avec des arbres tout le long. C'est beau, c'est vert mais pas du tout pratique pour s'arrêter. On remonte dans les 1200 mètres d'altitude et parfois, on a de belles vues dégagées sur le paysage tanzanien.

L'après-midi, on retrouve une route caillouteuse avec de nombreux trous, pas cool du tout. Je retourne soutenir petit chat, mais ça va quand même mieux aujourd'hui. On se trouve un coin où dormir en forêt.

Mercredi 17 janvier

Journée de route très longue. On hésitait à aller à la réserve de Rungwa sur la route mais d'après les informations trouvées, il se pourrait que ce soit une réserve de chasse donc non merci. Il y en a plusieurs dans le pays, pour venir y chercher son trophée exotique...

Puis vers 16h, on tombe dans les bouchons : un bus est en travers de la piste. Cinq ou six camions font la queue pour passer. Beaucoup de monde s'affaire déjà alors on n'y va pas trop ce soir. On profite de s'être arrêter tôt pour cuisiner et se faire une bonne soirée crêpes 😋

Jeudi 18 janvier

Ce matin, pas beaucoup d'améliorations côté bus, alors sur conseil d'un gars qui arrivait de l'autre côté en voiture, on fait demi-tour pour aller faire un détour de quelques kilomètres. Mais une fois fait, on reste sceptique sur le fait de devoir passer à côté des camions dans un fossé boueux... Ce serait bête de coincer deux véhicules 😅 On retourne donc vers le bus et on constate qu'à force de remblais, de poussées, et de manœuvres avant/arrière, il finit par sortir. Il est 9h30.

Tous les chauffeurs s'activent, vite vite on refait demi-tour, nous voilà près à suivre la file rapidement malgré la piste pas large du tout. Les deux premiers camions passent sans souci. Ce n'est pas le cas du troisième qui a l'arrière qui glisse dans la boue. C'est reparti pour un tour : tu remblaies le fossé de branchage, tu pousses, il fait un mètre et tu recommences. Enfin je dis ça mais moi, j'observe avec les enfants. Il y a bien assez de gars en train de bosser, dont Bruce. Ca finit par y aller.

Le camion suivant passe, puis vient notre tour. Je stresse un peu mais Bruce pas du tout et on passe sans difficultés devant les gars qui te saluent. Yes.

On ne roule pas très longtemps avant de s'arrêter manger. Et avant de repartir, on observe une drôle de chenille poilue, et Elyone nous trouve un joli cocon.

Au fil de la journée, on croisera à nouveau plusieurs camionneurs et on se saluera à coup de klaxon. D'ailleurs plus loin, celui qui a eu du mal à passer la boue a maintenant le pneu éclaté. Sacré journée pour lui ! Bruce les aide un peu mais on comprend assez vite qu'il y a en fait le chauffeur et le mécano, et ce dernier gère bien.

On en profite donc pour papoter un peu avec le chauffeur et lui demander quels coins moins connus de la Tanzanie il pourrait nous recommander. Mais c'est toujours le parc du Serengeti et le Kilimanjaro qui revient. Un sacré budget pour nous (300$), quand lui te dit qu'il a pu entrer dans le parc de la célèbre montagne pour 10$. Tu comprends qu'il soit fier de ce patrimoine et d'ailleurs heureusement que les locaux peuvent y accéder avec des prix raisonnables.

Ensuite, la piste devient de plus en plus agréable. On traverse un marais et on voit beaucoup, beaucoup d'oiseaux. Des centaines de marabouts perchés sur des arbres, des hérons noirs, un oiseau bleu et violet magnifique, et des cigognes !

Le soir, on se pose à l'entrée de la forêt, sur un chemin au sec 😄 On fait coucou aux camions pendant qu'on mange dehors. Il y a un peu de passage en cette fin de journée mais on sait qu'on sera bien.

Vendredi 19 janvier

Ce matin, on ne se met pas la pression après ces derniers jours intenses en route. On fait de l'école, on joue au foot, on profite un peu. Et le début de la piste est encore très sympa.

Mais quand même, aujourd'hui il va nous falloir retrouver de l'eau et des vivres. C'est la première fois qu'on ressent ça : la galère pour trouver à manger. Pas de grande surface par ici, tu t'arrêtes au bord de la route pour acheter la production de leur jardin pour certains. On voit bien quelques minishop, mais j'ai l'impression qu'ils vendent plus de claquettes, bassines et sodas que de conserves, pâtes ou œufs !

Même plus de fruits à un moment. Tu ne sais pas, tu t'adaptes à ce que tu trouves. C'est comme ça qu'on a finit par se faire une sauce à la mangue avec du riz un soir 😉 Et puis du coup, tu deviens tout content quand tu tombes sur un chou, parce que ça change de la pomme de terre et de la tomate 😅 En plus, on n'achète jamais beaucoup d'un coup car avec la chaleur et les secousses de la route, ça vieillit mal.

Après quatre jours pour faire 580 kilomètres, nous redécouvrons le bitume. En milieu d'après-midi, on tombe sur une station mais pas de gazole mince. Bon, on leur prend quand même 20L d'eau, c'est toujours ça. Puis on crève à l'arrière gauche. Changer la roue prend un peu de temps. D'ailleurs, on se dit que c'est un peu la poisse de crever sur une si belle surface après tous ces jours de caillasses 😅

On arrive à 18h au Tabora Orion Hotel. Normalement, ils proposent une formule camping, sauf que c'est 25000 shillings tanzaniens par personne contre 60000Tsh pour une chambre avec deux grands lits, salle de bain et petit-déjeuner inclus. Le choix est vite fait !

Samedi 20 janvier

Buffet à volonté de toast, ciappatti (sorte de crêpe), omelette et saucisses (bon ces dernières n'ont pas eu de succès chez nous), ça fait plaisir ! De quoi bien commencer la journée avant d'aller se promener dans la ville de Tabora avec pour mission : trouver à manger. Et des pneus.

On peut laisser Ruben au parking de l'hôtel la journée donc c'est serein qu'on part à pied à l'exploration de la ville. On fait à peu près toutes les échoppes que l'on croise. Un peu déçu de ne pas trouver de café autre que du soluble alors qu'ils en produisent dans le pays mais cela coûte plus cher que le thé, et est donc hors de prix pour la plupart dans la région. Du coup évidemment, on ne trouve pas de cafetière non plus (cassée depuis le nouvel an).

On fait aussi les magasins de pièces auto pour les pneus, et on trouve au troisième, ça va ! Bon, on va pas se les trimballer à pieds, on reviendra dans l'après-midi avec Ruben.

On se trouve quelques grignoteries : beignets nature et samossas, un régal diététique pour seulement 5000 shilling à nous quatre (~2€). Et au retour, histoire de faire notre sport, on s'amuse et on soulage nos gambettes et nos dos bien chargés de toutes nos trouvailles alimentaires en rentrant en tuk-tuk. Les enfants sont ravis !

Nous retournons donc chercher nos deux pneus neufs, payables en cash uniquement : 900 000 Tsh en coupures de 10 000, ça fait quelques billets à transporter. Le vendeur nous indique ensuite un endroit où faire monter les pneus. Hyper rapides et efficaces, ils demandent seulement 4000Tsh (moins que le repas de midi!), inconcevable pour Bruce qui donne un petit billet à chacun des trois gars ayant bossé.

On sort vers 15h30 de la ville en ayant repéré un spot nature à 8 kilomètres de là. S'il convient, on pourra donc s'arrêter tôt... Et il convient ! Un petit point d'eau où s'abreuve un troupeau de vaches quand on arrive. Quand elles sont parties, les enfants vont jouer un peu. On voit et entend même un marabout chanter. C'est chouette.

Dimanche 21 janvier

Je pense qu'il y a eu des abus à cet endroit renseigné sur iOverlander car un homme en moto vient plusieurs fois nous demander quand on prévoit de partir car une nuit pour dépanner ça va mais sinon rester camper c'est interdit. On n'avait pas prévu de rester deux jours mais du coup on s'en va même sans faire l'école parce que ressentir que tu déranges, c'est un peu désagréable.

Direction Mwanza donc, au bord du lac Victoria, à 350km de là au nord de la Tanzanie. On fait des détours par des pistes en espérant pourvoir dormir dans un petit coin sauvage avant de se retrouver en camping mais c'est raté. Il y a du monde partout, des maisons, des champs de maïs et des rizières. Aucun endroit où s'arrêter, dommage. On continue donc de monter puis 30 kilomètres avant la ville, on s'arrête à une station service où on profite de faire le plein pour demander si on peut rester dormir. Ils acceptent sans problème. On a deux gardes armés qui surveillent toute la nuit.

Lundi 22 janvier

Qu'est-ce qu'ils sont matinauuuuuuuux ... les voici à 7h en train de décharger un camion de pièces de métal qu'ils balancent au sol non loin. Bon ba au moins on est prêt à partir pas trop tard pour arriver tôt à Mwanza. J'adore les prémices des habitations avant la ville : petites maisons à flanc de rochers. On retrouve la foule, les camions, on voit des marabouts et parfois entre les bâtiments, un petit aperçu du lac Victoria.

On va d'abord à un lodge sur les hauteurs. Pasha Bwiru a une jolie vue sur l'immensité de l'eau. Et des chambres vraiment à bon prix vu la clarté et la propreté (25000Tsh) mais on ne peut pas se promener à pied vers le lac et même si mon objectif était de travailler sur le blog, on ne peut pas non plus laisser les enfants jouer dehors car ce sont plein de petits sentiers escarpés et d'escaliers raides. Je ne me sens pas à l'aise et on décide donc de ne pas rester enfermés ici cet après-midi.

On descend à la recherche d'un accès au lac. Direction le Nyatwali Beach Lodge dont le camping est en fait... un parking. Génial.

Déçus, on va quand même manger côté lodge avec dans l'idée que les enfants jouent sur la plage en attendant la préparation du repas. Encore raté : le temps que les loulous se préparent, il y a soudain des nuages entiers de moustiques qui ont envahi l'air ! Vite, tous à l'intérieur du restaurant.

Au moins, ce sera pour nous un des meilleurs resto en rapport qualité/prix/quantité : on se régale et les enfants auront du vrai poisson pané du lac.

Un bémol toutefois (il en faut bien un 😄) : le café. Le serveur nous emmène le sachet de soluble (au moins pas de cachoterie) mais quand Bruce verse le contenu de la thermos, il voit que c'est blanc ! Du coup on lui demande s'il a de l'eau, oui oui dedans, moitié-moitié avec le lait !🤣

Avant de repartir, les enfants arrivent quand même à jouer une petite heure à la plage. Ensuite on décide de quitter Mwanza pour aller profiter du lac plus à l'ouest car ici c'est un peu trop "aménagé" pour nous. On a repéré un lodge à 70km. Mine de rien, ressortir de la ville prend un peu de temps et on passe faire un retrait à la banque DTB, une des rares en Tanzanie à ne pas nous facturer ses services (ainsi que KCB).

Finalement le lodge repéré n'a aucun parking, mince, il faut chercher plus loin. En chemin, on passe devant un complexe qui loue des appartements pour 70000Tsh la nuit (~25€). Le prix est tout à fait correct pour le service mais en fait nous on veut juste manger dans le camion et dormir donc on demande si on peut simplement rester sur le parking au calme, en ayant bien idée d'une compensation quand même. Sauf que du coup, la nana de l'accueil ne comprenant pas l'anglais nous guide vers son "manager", homme qu'on ne sent pas du tout : en train de boire un coup, on le dérange clairement et sa façon de nous parler n'est pas encourageante. Il vient voir le camion, nous dit également qu'il doit demander à son "manager" ok... Quand il revient, il nous dit pas de souci, ça coûtera 50$US !

La colère est montée en trente secondes à peine devant tant d'imbécilité : il arrive à nous proposer un parking pour le double du prix d'un appart' sans le moindre scrupule. Il fait mine de ne pas comprendre pourquoi c'est honteux de sortir un truc pareil et nous propose de négocier. Hors de question pour nous de lui donner le moindre centime, on s'en va.

Finalement, là où nous sommes toujours bien reçus, c'est bien la station service ! En échange de mettre un peu d'essence dans le réservoir, on peut se garer à l'arrière et passer une nuit tranquille 😏