11 Février 2024
J14 en Tanzanie, Mardi 23 janvier 2023, J215 de voyage
Nous avons bien dormi à la station service en sortie de Mwanza. Nous pouvons continuer la route en direction d'un camping au bord du lac Victoria. Plus isolé, on espère qu'il nous conviendra mieux que la ville pour profiter un peu. En chemin, on s'arrête acheter ciapatis, beignets, fruits et légumes. On passe devant la porte ouest du parc du Serengeti, parc national peut-être le plus célèbre de la Tanzanie. Il faudra qu'on y aille pour demander des informations car on ne trouve pas tout ce qu'on veut savoir sur internet. Mais pas aujourd'hui.
Aujourd'hui, on est bien content de retrouver un endroit vert et calme. Il n'y a personne au Nyatwali Lodge et on a vraiment l'impression de profiter de la vue du lac en toute simplicité. D'ailleurs, c'est chouette de faire école dans ce beau décor.
L'eau était claire quand nous sommes arrivés, puis d'un coup, elle est devenue toute verte dans l'après-midi. Tant pis, les enfants jouent bien quand même. Puis un pêcheur vient nous vendre sa pêche, un Tanzanian Fish que Bruce nous prépare. Pendant qu'on se régale au dîner, on a un très beau coucher de soleil sur le lac.
Mercredi 24 janvier
Au petit-déjeuner ce matin, je me dis qu'il y a un drôle de bout de bois qui flotte sur l'eau. Quand Bruce le voit changer de sens, on comprend que c'est un serpent ! Il fait plus d'un mètre de long et vient se poser un moment dans les racines devant nous, avec seulement la tête qui dépasse.
Cet après-midi, on va se renseigner à la Ndabaka gate, à 7km de là. Le gars est très sympa, nous pose plein de questions sur notre voyage et itinéraire et nous donne aussi toutes les infos qu'on voulait. En l'occurrence, c'est aussi cher que ce qu'on pensait. On avait le maigre espoir que le tarif véhicule soit par entrée et non par jour passé dans le parc... raté. Et 177$US pour Ruben, c'est pas négligeable. Ca modifie un peu notre projet qui était de traverser le parc, afin de ressortir au nord-est en direction du lac Natron, où là encore tu ne trouves aucune information vraiment fiable. A cela tu ajoutes évidemment les prix d'entrée de 82,60$US par adulte/jour et 23,60$US pour les enfants. Seul le camping n'était finalement pas si cher puisqu'à 35,40$ pour les adultes et 5,90$ pour les enfants. Purée sacré budget, t'as pas vraiment envie de tracer la route à ce prix-là mais d'en profiter quand même.
Du coup, nous nous renseignons auprès du Fukufuku campsite, tout près, pour nous offrir notre premier safari avec guide. Le camping est très sympa avec de nombreux hamacs, un espace repas couvert, plein de petits pots de fleurs suspendus pour décorer et des sanitaires au top (douche chauuuuuude). Pour le Serengeti, tu payes toujours des frais d'entrée toi-même (215$US), auxquels tu ajoutes 300$US pour la voiture, le guide, le repas. C'est encore une belle enveloppe... alors nous remercions le père noël de nous avoir offert un petit budget loisir supplémentaire 😉
Jeudi 25 janvier
Les enfants se réveillent tout excités ! Et ils restent super contents malgré la pluie qui s'est invitée en ce début de journée. Heureusement, nous avons une voiture fermée, et nous attendrons une accalmie pour ouvrir le toit permettant de profiter de plus jolies vues sur les alentours.
Nous sommes dans le corridor ouest du parc. C'est de la mauvaise piste à trous, on n'est pas dépaysé, au milieu de buissons et d'arbres. En premier, on voit des gnous, deux grands serpentaires, des zèbres et un troupeau d'impalas qui s'enfuit. Et même si ce sont les herbivores "habituels", ça fait toujours autant plaisir.
Derrière la rangée d'arbres, la grande prairie qu'on s'imagine bien en Tanzanie : herbes hautes et acacias. Avec en prime, la silhouette de montagnes au fond. C'est beau.
On voit nos premières gazelles de Thomson. On en était presque impatients pour pouvoir voir de nos propres yeux la différence avec les Springboks.
Puis on voit un groupe d'éléphants au loin. Ils passent leur temps à manger : 600kg d'herbe en saison des pluies, 300kg en saison sèche, ça fait pas mal !
Il y a forcément un moment où tu ne vois pas d'animaux pendant longtemps... mais comme le guide connaît bien (cela fait 13 ans qu'il fait ce métier), il ne perd pas son temps à chercher dans le coin et continue sa route.
Après avoir revu un éléphant solitaire, nous tombons sur une dizaine de girafes dont un mâle très foncé. En fait, c'est parce qu'il n'est pas de la même espèce que les autres : c'est une girafe des forêts.
On suit un petit moment un chacal à dos noir sur la piste. On en verra une petite dizaine tout au long de la journée, dont des tous petits cachés dans l'herbe. Le guide a l'œil !
Nous voyons aussi plusieurs troupeaux de bubales rouges et des familles de babouins. Il y en a qui s'épouillent et certains sont sacrément gros quand même !
Côté route, la voiture glisse bien. Nous voilà à jouer au crabe en safari ! Les pistes sont boueuses, et parfois l'eau nous barre la route et nous faisons demi-tour. Et oui, saison des pluies...
On se dit qu'avec Ruben, on aurait quand même beaucoup moins apprécié. On aurait stressé à chaque trou d'eau, on n'aurait pas pu aller dans toutes les petites pistes qu'on a prises et vu la hauteur de l'herbe, ça nous aurait bien limité pour voir certaines choses...
Bon, pas cet autre groupe d'éléphantes et éléphanteaux. L'une d'elle barrit en écartant les oreilles. On ne fait pas les malins 😅
On va plusieurs fois au bord de la rivière Grumeti à la recherche de crocodiles mais rien en vue. En ce moment, le niveau de l'eau est élevé et il y a un sacré débit. Alors il faudra un endroit plus calme pour trouver des hippopotames.
Sur la route, on croise 2 girafes adulte pour 4 girafons, non ce n'est pas une famille nombreuse, c'est du babysitting 🤣
Puis d'un coup, presque sans prévenir, te voilà à voir de tes propres yeux ce dont tu as souvent entendu parlé mais qu'en fait, tu ne pouvais te représenter réellement : la grande migration ! Pas de gnous pour nous mais des milliers de zèbres... ! On en reste sans voix. C'est impossible d'embrasser l'ensemble d'un seul regard. C'est tellement grandiose !
Fin de matinée, c'est leur pause repas pour certains, siestes pour d'autres. Ils ont bien intérêt à être en forme car non loin, les hyènes guettent ! Les herbes étant hautes, on ne les voit qu'au dernier moment si elles sont couchées, et très peu quand elles sont assises avec leur petite tête qui dépasse.
Au fur et à mesure que nous zigzagons dans la plaine, on en dénombre une grosse dizaine répartie à bonne distance les unes des autres. Toutes du même côté du grand troupeau, en préparation pour la chasse de ce soir ? Au menu au choix : zèbre, gazelle ou bubale rouge.
En rigolant on dit que maintenant qu'on a vu des hyènes, on veut bien voir les lions ! C'est là qu'on voit que notre guide connaît leurs coins habituels... Parce qu'autant je suis sceptique sur sa façon de conduire, autant j'ai 100% confiance quand il commence une piste et fait demi-tour quand il ne voit rien dans les environs. Nous, combien on en a fait des routes pourries en se disant mais siiiiiiiii on va bien voir quelque choooooooose ! 😅
On prend vraiment de toutes petites traces dans l'herbe, parfois d'ailleurs, tu ne les vois plus tellement ces traces... On ne les aurait pas pris en camion.
Puis à force de tourne-virer, on finit par les débusquer : 5 lionnes couchées et des lionceaux, dont l'une vraiment pas stressée se fait une séance bronzette !
Alors quand on fait du selfdriving, on s'amuse beaucoup en disant que les voitures de safari trichent parce que les guides connaissent les lieux et communiquent entre eux mais il fait bien avouer que ça t'offre une expérience visuelle du tonnerre. A seulement deux mètres, il se déplace doucement pour nous permettre de les observer sous toutes les coutures. Un vrai plaisir !
En repartant, on finit par voir des autruches (on se demandait même s'il y en avait !) et un chacal en train d'essayer de chasser un oiseau. On cherche le lion mais sans succès, il ne doit pourtant pas être si loin. Par contre, on tombe sur une lionne solitaire beaucoup moins sympathique que les autres ! Elle nous grogne en nous fixant, on n'a pas traîné 😅
On va manger tardivement sur l'aire de pique-nique, seul endroit où nous voyons d'autres véhicules. La saison des pluies aura au moins cet avantage-là : on se sent tout seul dans le parc ! On a des oiseaux pas farouches qui picoreraient bien directement dans nos sandwichs et des petites souris qui circulent, pour le plus grand bonheur des enfants. J'adore comme ils se régalent de tout (beaucoup plus de la vision d'animaux que du lunch proposé pour le coup 🤣) On en profite aussi pour observer les différentes empreintes sur le sol.
Après manger, objectif aquatique : plusieurs coins de rivière et on finit par les trouver, ces crocos ! On voit aussi pleiiiin d'hippopo. On adore les entendre, on dirait qu'ils rigolent. On a beau en avoir vu une bonne quantité au Botswana, on ne se lasse pas de voir cette masse énorme disparaître sous l'eau puis sortir juste ses narines et ses petites oreilles 😍
On voit aussi une tortue et un buffle dans la boue, plus gros qu'un phacochère ! Et puis s'annonce déjà le chemin du retour... La journée est passée vite, c'était vraiment génial ! On a tous profité à fond (Bruce est sans doute celui qui a vu le plus la différence comme il ne conduisait pas!) On est un petit peu déçu de ne toujours pas avoir vu de léopard après 7 mois en Afrique mais ça a été une expérience superbe qu'on ne regrette absolument pas !
Vendredi 26 janvier
La parenthèse enchantée finie, c'est reparti pour une journée de route ! Comme du coup on ne traverse pas le parc de nous-mêmes avec Ruben (et aucun regret vu l'état de la piste), il va nous falloir faire un énorme détour pour le contourner et avaler les kilomètres pour essayer de revoir les HighFive avant leur passage au Kenya. Du coup, à 8h on est paré, à l'attaque de la Tar road ! (le bitume😄)
On s'enchaîne 10h de camion et les enfants sont plutôt cools. On échange les conducteurs, on mange en route, on s'arrête juste pour le gazole, pipi, acheter du maïs, des beignets et des frites (oui, très diététique🤣).
On avait repéré un spot pour le soir sur iOverlander mais route inondée. Puis Bruce est arrêté pour excès de vitesse mais n'a pas d'amende (fin de journée, pressé de rentrer ?) et on a une jolie vue sur le Mont Hanang pour cette fin de route.
On aurait voulu trouvé un petit coin où dormir en le voyant depuis notre fenêtre mais sans succès, on se retrouve à quémander une place de parking au poste de police de Katesh. L'accueil est mitigé : c'est oui mais avec les contrôles d'identité poussés. Ca rigole pas !
Samedi 27 janvier
Pour gagner du temps, école sur la route. Avant d'arriver à Moshi, on s'arrête acheter des fruits et légumes en bord de route. Quand tu arrives à remplir un cabas de courses de produits frais pour 8000Tsh (~3€), ça m'impressionne toujours. Puis à l'entrée de la ville, on tombe sur un supermarché, allons voir... Et bien là aussi je suis impressionnée de retrouver quelque chose qui nous paraît énorme alors qu'en fait, pas tant que ça 😅 Bon, peu de prix sont affichés et les laitages sont chers mais ils sont aussi tellement rares qu'aller, on en prend quelques uns pour les loulous. On se refait donc un mini-plein alimentaire et on trouve même une petite cafetière à piston youpiiiii.
Ensuite, nous allons au Mountain Bikes House. Pas vraiment un camping en soit, tout juste la place pour mettre deux petites tentes mais l'endroit est trop super et l'accueil super agréable. Cabane, coins où chiller, bâtiment avec deux grandes salle de bain et salon, wifi qui fonctionne et 5$ par adulte, enfant gratuit. Vous avez dit parfait ? Ca l'est.
Ah non, attendez, encore mieux : c'est depuis cette terrasse que nous le voyons pour la première fois. Lui, si grand. Lui, si inaccessible. Lui sans cesse occupé à jouer à cache-cache derrière les nuages... Mais qui ?
Le Kiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiimandjaro. Et ces 5895m couronnés de neige éternelle. Oh bref petit aperçu de 15 minutes à peine. Charlatan.
On te voit plus sur les bouteilles de lait que dans la vraie vie, hein !