20 Février 2024
J25 en Tanzanie, Samedi 3 février, J226 de voyage
Joli lever de soleil sur les montagnes au loin. On part directement après le petit-déjeuner. Nous avons la même piste qu'hier : jolie mais où tu n'avances guère à cause de trous soudains. Il fait très chaud aujourd'hui.
L'après-midi, on se fait une raison : on n'atteindra pas Kondoa aujourd'hui. Vers 16h, on dépasse un camion qui change sa roue, pas besoin d'aide. Peu de temps après, une voiture en panne. Ici, pas de réseau, et ils sont à 30km de la piste principale. On ne peut pas aider sur place alors on les tracte (pas beaucoup de longueur avec notre sangle coupée en deux😅). Heureusement, il y a moins de passages délicats comme on en a eu en début d'après-midi (ornières et grosses flaques d'eau).
Après les avoir déposés au croisement comme convenu (maintenant qu'ils ont retrouvé du signal ils vont pouvoir appeler quelqu'un), on se rend compte qu'il est 18h15 mais qu'on est mal barré pour trouvé un coin au calme pour la nuit : on traverse un marché bien rempli et il y a du monde partout.
Ce n'est pas grave, on se posera de l'autre côté d'un petit talus en bord de route à la tombée de la nuit et seul un homme nous demandera si tout va bien. Il fait un peu plus frais ce soir quand on regarde les étoiles. On dort bien.
Dimanche 4 février
On est gâté ce matin : Bruce nous cuisine des pancakes pour le petit-déjeuner 😍 On est moins dérangé ici en bord de "grosse" route qu'au milieu du bush vers le village, qui l'aurait cru. Je soupçonne la notion de propriété : vers leur village sur leurs terres, alors que là quelques bergers passent sur une terre impersonnelle. Peut-être.
On arrive (enfin) à Kondoa vers 13h. Le lodge où on va ne permet aucune négociation, la jeune fille à l'accueil ne parle pas un mot d'anglais et te montre juste le montant déjà écrit sur son cahier. Bon. La chambre est assez grande pour pouvoir cohabiter avec les araignées... On peut se garer juste devant et Bruce descend les vélos des enfants qui en profiteront beaucoup mais par intermittence, débarquant parfois à l'ombre de l'appartement en mode "j'ai chauuuuuuud" 😄
On fait du linge, du blog et il bosse sur Ruben. On se fait une soirée plateau télé mais ensuite, on dort tous dans le camion : pourquoi s'embêter à dormir sur un matelas trop dur quand on sait que l'on dort bien dans nos lits ? 😅
Lundi 5 février
Personne ici ne peut nous renseigner ni sur les visites de peintures rupestres plus au nord, ni pour un soudeur en ville. En effet, notre pare-choc avant fissure, certainement dû au poids de la capucine maintenant que les barres de renfort y sont fixées. On mange donc tôt le midi pour que Bruce aille chercher de lui-même en ville pendant qu'on reste au lodge. Les enfants sont super contents et font leur vie, alternant bicyclette et légo.
Mon homme revient au bout de deux heures, soudure validée. Plus qu'à décaper, repeindre et tout remonter avant le dîner. Lui aussi jongle avec l'ombre aujourd'hui. Dans le camion en plein soleil, c'est la fournaise, alors on est content de bénéficier de la fraîcheur de la chambre.
Mardi 6 février
On ne part pas de bonne heure pour Kolo ! Depuis hier, j'ai très mal au dos (avoir cuisiner sur la table basse dans la chambre n'est plus de mon âge sans doute😂) et je ne me sens pas en forme du tout non plus, le rangement est donc un peu long de mon côté.
Kolo est une petite ville à 20 km au nord d'ici. Il y a l'office et le musée pour les rock painting. On y mange le midi, dans le camion sur le parking, et on y traîne un peu pendant le café mais rien n'y fait : je suis mieux allongée alors la visite se fera sans moi. Je ne me sens pas du tout de marcher 1h30 au soleil comme ça.
D'abord, on va sur les sites en emmenant la guide dans Ruben. J'avais lu que le 4x4 était fortement recommandé : ce n'est pas exagéré. L'accès est dans un état chaotique... Pas eu besoin de mettre le 4x4 pour nous mais c'est parce que tout était bien sec, on soupçonne qu'après la pluie certains passages soient un peu plus techniques.
Les loulous, Bruce et la guide vont donc voir les trois sites classés au patrimoine mondial de l'Unesco pendant que je me repose au camion (enfin j'essaie car pas facile le lâcher prise sans enfants ni mari quand on est tous toujours ensemble ! Est-ce que ça va aller ? Est-ce que les enfants laisseront Bruce écouter les explications en anglais dans le calme ? Est-ce que la marche n'est pas trop compliquée ? Est-ce que j'aurais dû y aller ? Ah ça, non ça va j'ai pas de doute😅) Elyone tient donc à préciser que c'est elle la photographe pour cette partie de l'article. Guilhem lui, a été chargé de me raconter tout ce qu'ils ont vu après que Bruce, traducteur (qui l'eut crû 😄) lui ait fourni les explications. Une fine équipe donc !
Les peintures sont faites avec de la terre oca, de la graisse d'antilope et de la sève d'arbre. Les San utilisaient des plumes d'autruches pour peindre. Ici, il y a des peintures aux tons orangés datant de 6000 ans. Sur d'autres sites, il y a des peintures blanches, plus récentes, au style complètement différent, plus stylisées et peintes avec les doigts.
Les peintures représentent surtout la vie humaine : les gens, la famille, les scènes de chasse et de cueillette, les danses et beaucoup d'animaux. Des girafes surtout (dont ils utilisaient même le cuir puisqu'ils ont dessiné une peau à côté de l'animal vivant), des antilopes, élands, éléphants, guépards et un chacal.
L'un des sites était là où le chaman faisait ses rituels. Il avait l'air d'avoir une place très importante. Et s'il n'arrivait pas à soigner quelqu'un, le malade pouvait être offert en sacrifice. J'espère qu'il était bon médecin 😅
De retour à l'office, nous allons visiter le musée. Enfin Guilhem trop excité reste plutôt dans la cour sur ce coup-là. La guide nous montre des pierres-outils, des lances, bouclier, et différentes flèches selon si tu veux chasser du petit ou gros gibier. Il y a une pièce avec les différents sites naturels du pays en photo, on se dira que le lac Ngosi nous branche bien 😉
La visite nous aura coûté 80000Tsh (45 d'entrée et 35000 pour la guide). On ne peut pas rester dormir sur le parking puisqu'ils ont un camping vers les sites. Ce n'est pas grave, on trouve un chemin dans le bush assez vite à la sortie de Kolo. On entend un peu les camions qui galèrent à monter la côte parfois mais sinon, c'est calme.
Mercredi 7 février
Ce matin, on va tous se promener à pied dans les environs. Il fait vite chaud alors on ne traîne pas longtemps. Bruce regonfle les pneus puisqu'aujourd'hui, cela va être une journée bitume : on attaque la descente vers le sud, direction Dodoma à 170 kilomètres de là, capitale administrative de la Tanzanie depuis 2005 (et oui, encore maintenant on a tendance à croire que c'est Dar Es Salam mais ça a changé).
On y est en milieu de journée et on va assez vite réservé un hôtel puisque cela peut être assez galère à trouver ici. Dernière chambre à 35000Tsh au Simba Hôtel, on prend les clés et on file en courses. C'est parti pour le grand centre commerciiiiiiiiiial : de la viiiiiiiande et des yaooooouuuuuurts ! Bon sang, notre carte bancaire fume aujourd'hui mais cela fait du bien de refaire un plein d'un peu de tout !
On retourne vers 18h à l'hôtel et comme il n'est pas très tard on en profite pour se prendre un excellent jus de fruits frais : ananas pour les uns, mangue pour les autres, dans les deux cas, un régal !
Pour dormir cette nuit : les filles à l'hôtel, les gars dans le camion. Mais qu'est-ce que c'est bruyant... Musique une grosse partie de la nuit, on ne dormira pas beaucoup.
Jeudi 8 février
Ce matin, on déchante au petit-déjeuner de l'hôtel : jus de fruits imbuvable, vaisselle sale, pain de mie plus très frais... On espère que le garage sera plus concluant que ce premier repas !
Mais oui ça va : on y est dès 9h pour attaquer les silent blocks de la barre stabilisatrice avant et les deux de la barre de torsion avant droite. Ces deux-derniers avaient été changé à Oshakati, en Namibie, avec des pièces achetées sur internet avant le départ en France, mais ça ne devait pas être une super qualité... Aujourd'hui, on teste une nouvelle technique : c'est un jeune d'environ 16 ans qui nous refait les pièces à partir d'un pneu de tracteur. Il coupe et taille les pièces à la bonne taille à l'aide de différents couteaux. Sacré boulot. Il a mis 2h pour refaire les 6 pour 40000Tsh (15€).
Pendant que Bruce s'occupe de tout ça, on reste dans le camion avec les loulous. Ecole, dessin... Il fait 29° et il n'y a pas d'air mais trop de monde dans le garage, on ne peut pas s'installer dans un coin. D'ailleurs, Bruce travaille avec 5 ou 6 gars, lui qui adore ça... mais ça se passe bien et le démontage-remontage se passe sans problème. On part à 16h, journée efficace.
Ce soir, on change d'hôtel 😄 Direction le Ave Maria Hôtel, à 4km de là. La chambre premier prix est à 50 000Tsh mais on gagne en confort : spacieuse, propre, clim' et douche chaude, après avoir demandé à la dame de l'accueil d'allumer notre chauffe-eau dont le bouton est à la réception. Ca tombe bien, on en a tous besoin.
Vendredi 9 février
Et on continue nos découvertes culinaires matinales : crêpes aux poivrons, manioc et papaye qui pue. Wahou. Heureusement qu'Elyone au moins est ravie de se régaler d'oeufs durs ou d'omelette selon les adresses.
Avant de quitter complètement la ville, on circule dans Dodoma pour jeter un œil à la mosquée construite avec le financement de Kadafi, le parlement, le rocher du lion bien gardé. Bon, rien ne nous parle trop quand même.
On part donc en direction de Morogoro, on aime les allers-retours est/ouest 😅. Non, on voudrait quitter la grosse route traversant la Tanzanie pour retrouver des petites pistes. On a donc repéré le secteur de Kilombero Valley au sud qui nous plaît bien, sur papier en tout cas... La route est longue, beaucoup de camions, beaucoup de villages à 50 km/h et aux nombreux dos d'ânes. On pensait dormir dans Morogoro mais dès que tu quittes la route principale de la ville, tu atterris sur des pistes de terre dans un état absolument affreux. Même pas sûr de pouvoir accéder au lodge repéré. Demi-tour. Ou plutôt, on refait le tour du rond-point décoré avant de continuer la route.
On se trouve un spot tranquille le soir. On entend la route mais retrouver un peu de verdure nous fait du bien après l'enchaînement de lodges/hôtels, ce qui ne nous plaît pas trop trop. On a une jolie vue sur les montagnes et l'orage de fin de journée au sein des nuages nous offre un joli spectacle.