22 Février 2024
J32 en Tanzanie, Samedi 10 février 2024, J233 de voyage
Après l'école dans notre petit coin de nature vers Morogoro, c'est parti pour la route. On roule une heure avant d'atteindre le parc de Mikumi, que nous allons simplement traverser en prenant gratuitement la route de transit. Il n'y a aucune barrière, seuls quelques panneaux dont un t'indiquant les amendes encourues si tu tues un animal.
On se met donc en mode safari, même si officiellement, il n'y a pas le droit de s'arrêter (beaucoup de camions empruntent cette route, on fait donc en sorte de ne pas gêner la circulation quand même). Nous voyons plein de girafes et d'impalas. Aussi quelques zèbres et gnous, et des babouins jaunes sur la route. En une heure on s'est fait un beau panel d'herbivores, c'est plutôt cool !
On mange en bord de route à la sortie de la ville de Mikumi mais un militaire vient nous dire que nous n'en avons pas le droit (effectivement quelques kilomètres après nous verrons les panneaux "zone militaire"). Ah mince, j'ai déjà servi toutes les assiettes bouger là comme ça c'est un peu galère... Les enfants continuent de manger pendant qu'on parle avec l'officier, qui est en fait très sympa et nous laissera finir rapidement notre repas aussi.
Au fil de la route, nous redescendons en plaine et finissons par apercevoir dans les hauteurs des montagnes les Senje Waterfalls. Wahou, un peu loin ça a l'air quand même rudement chouette ! On aurait bien aimé y faire la randonnée qui y mène mais on ne trouve pas directement l'accès où se renseigner, on verra donc au camping. Le Hondohondo, qui préfère nous faire le prix de la tente avec 3 lits à celui du camping afin qu'on ne lui ravage pas son terrain détrempé par la saison des pluies 😄
En vérité, l'accueil est très bien et surtout... il y a plein de babouins, de colobes (singe aux 'cheveux' oranges) et des mangoustes !
Pour les cascades malheureusement c'est toujours les prix fous de la Tanzanie : L'accès au parc national est de 35$/adulte et 10$/enfant. 90$ pour une randonnée de quelques kilomètres ! 🙄
Allons donc boire un coup en matant les petits singes de la forêt tropicale, c'est carrément mieux. On aperçoit un singe bleu, sacrée tête ! Très sauvage, avec une luminosité pas top top sous les arbres, je n'ai pas réussi à faire une très belle photo mais on a pris plaisir à le regarder de nos propres yeux avec les enfants 😉 On mange au camion et on retourne se coucher dans la tente. Il fait chaud et humide mais il y a le ventilo...
Enfin jusqu'à ce qu'il cesse de fonctionner et qu'à 23h30 n'y tenant plus, je retourne dans ma maison 😅
Dimanche 11 février
Ce matin, en avant : je file côté bar pour profiter du wifi et pouvoir publier un nouvel article sur le blog car nos data fondent comme neige au soleil en Tanzanie. Hm, râté : "ils n'ont plus de forfait", j'ai eu juste le temps d'aller sur le site avant qu'internet ne s'arrête. Bien, bien bien...
Bon alors partons à l'exploration : on a vu deux routes qui passe de part et d'autre d'une plaine inondable : la Kilombero Valley. Les marais au nord nous ayant beaucoup plu, on a envie de renouveler l'expérience. A moins que ce soit la brière qui nous manque 😉
Sauuuuuuf qu'au sud de la Tanzanie, c'est encore bien la saison des pluies ! On l'avait presque oublié. Et l'inondation déborde un peu sur la route 😅 Il y a beaucoup de policiers en chemin, dont l'un d'eux nous dit que ça ne passera pas. Mais allons-y quand même !
A Ifakara, on essaie d'abord la gravel qui longe les montagnes. Bon, l'avantage c'est que c'est assez vite bloqué par l'eau et qu'on n'aura pas rouler des heures avant de faire demi-tour. Même les cyclistes et piétons n'ont pas le droit de traverser, la police y veille.
On teste donc la main road... boueuse sur les bords mais sèche où on passe, jusqu'à notre pause de midi en tout cas. Et puis, en recoupant nos différentes compréhensions des infos policières avec les noms de villages qu'on a entendu, on se dit que la route doit être bloquée dans 150 kilomètres, pas un, pas cinq mais 150. Si ça passe, c'est chouette mais si ça passe pas, c'est bien relou de devoir faire une demi-tour pareil. Alors c'est parti, on rebrousse chemin jusqu'à Mikumi, déjà à 140km de là. On aura essayer. Et on n'aura pas tout perdu : on aura vu de superbes singes et on s'est acheté des noix de cajou vraiment excellentes pour pas cher.
On fait coucou aux policiers croisés le matin. On roule jusqu'après la ville puisqu'on a rien trouver pour y dormir. C'est de la belle route de montagne dans laquelle il faut rester prudents vu le nombre de camions accidentés sur le côté.
On dort en chemin à Crocodile Camp, au bord de la rivière. Les sanitaires ne font pas rêver mais les enfants sont contents de trouver une balançoire 😅 40000Tsh la nuit.
Lundi 12 février
Ce matin, vérification de fuite au niveau du pont avant mais finalement RAS. Après l'école, les enfants profitent de l'extérieur, on part tardivement. La route est toujours aussi jolie même si avec les nombreuses côtes hyper raides, on a beaucoup de poids lourds qui luttent pour monter à 5km/h. D'ailleurs, ils vont tellement vite que les babouins ont compris le truc et viennent leur réclamer à manger !
On s'est arrêté manger un peu avant Iringa, à côté d'un lit de rivière, aire de jeux naturelle pour les loulous. En ville, mission banque avant d'aller au Neema Craft Cafe. Il y travaille des personnes sourdes et muettes, tu écris donc toi-même ta commande. Ils ont aussi des ateliers où ils emploient des personnes aux différents handicaps. On peut les visiter gratuitement les lundis et vendredis mais nous on arrive un peu tard aujourd'hui, dommage. Tant pis, on va se rattraper en faisant un tour à la boutique 😅
Ensuite direction le lodge/resto/campsite Mama Iringa. Enfin, trouver la route est déjà une mission en soit car comme pour la ville de Morogoro, sorti des axes principaux, c'est directement des petites ruelles parfois étroites en terre. Mais on finit par y arriver ! Le gars qui nous accueille est très sympa. Ils sont en travaux donc l'environnement ne fait pas rêver pour l'instant mais il vient directement faire le ménage aux sanitaires et sur la table extérieure, il y a de l'eau chaude pour une bonne douche, un super wifi, et on ne paye pas les enfants. 30000Tsh pour la nuit, c'est donc très bien. On fait également appel à lui pour nous recharger notre forfait vodacom, car il faut passer par une autre appli monétaire (mpesa) pour pouvoir payer. Pour éviter d'aller charger en boutique, c'est lui qui nous fait un virement et on le paye en cash. On valide donc le lieu à 100% pour les différents services.
Mardi 13 février
Matinée école, linge, rangement, ordi, jeux dehors, cuisine... Un combo total qui nous fait partir en début d'après-midi. Avant de quitter la ville, on passe voir la mosquée construite en 1932 par les allemands, qui ressemble du coup plus à une église qu'à une mosquée je trouve mais je vous laisse juger. Direction Mbeya et sa route longue, monotone, aux multiples camions et villages à traverser à 50km/h.
D'ailleurs, en un après-midi, Bruce se fera arrêter 3 fois pour excès de vitesse. 30000Tsh le premier, 10000Tsh le deuxième parce qu'on réclamait un reçu, qu'il n'avait pas l'appareil qui était ailleurs, donc pour ne pas attendre trop longtemps tu comprends on s'arrange en faisant moins cher, ouais ouais... Et le dernier zéro car on s'est excusé en disant qu'on était fatigué et qu'il nous restait 30km avant d'arriver au lodge... le policier nous a alors donné son numéro parce que si on revient dans le coin, il aura des supers adresses à nous recommander !
Mercredi 14 février
Comme jolie vue pour la St Valentin, ma fenêtre donne sur les pompes de la station service où on a dormi. Paye ton lodge grand luxe ! 😂
Encore ce matin les policiers sont partout, tout le temps et des fois tu ne comprends pas bien s'ils veulent que tu t'arrêtes ou non. Normalement, on n'aurait pas dû aller jusqu'à Mbeya et tourner avant pour rejoindre le sud mais j'ai un peu loupé l'itinéraire en louchant sur une boulangerie d'où on sortira blindé, et petit passage à l'épicerie et au liquor shop pour se réapprovisionner en bières, retrouvailles imminentes avec Christian et Isa obligent lol.
On retrouve les copains à Rungwe dans l'après-midi et ça fait bien plaisir. Bon le lodge n'est pas très "intimiste" et les enfants auront un fan club, il est également situé près d'une discothèque au son de qualité plus que douteuse et à l'animateur qui criera une bonne partie de la nuit. Je résiste pour ne pas aller lui faire manger son micro et apprécie d'autant plus de retrouver le silence au milieu de la nuit.
Jeudi 15 février
Après l'école, direction le Ngosi Lake. On a repéré un accès pour le sud et moi qui dit à Isa "on a eu que des pistes sèches en Tanzanie !", nous voilà à traverser de longues flaques d'eau. Une moto galère avec son lourd sac de maïs à l'arrière, Bruce l'aide non sans galérer lui aussi 😅
Le lac de Ngosi se situe dans le cratère du même nom, pour y accéder, il faut donc faire une petite randonnée de 4km à peine. Sauf si tu veux accéder au parking au tout début du sentier de rando pour la 'modique' somme de 15$ par véhicule. Parking à 2km de là, qui est en fait la zone de station géothermique, utilisée pour faire de l'électricité. En plus, l'emplacement où on est garé nous plaît bien pour dormir ce soir, grande étendue d'herbe dégagée et plate, on n'a pas besoin de plus.
Après manger, on se déleste de 10$ en shilling pour payer la rando (2 adultes et Elyone), un record de prix bas pour ce pays ! Le début de la balade est facile, le temps qu'on marche là où on aurait pû rouler. C'est là où on prend le plus le temps d'observer les plantes autour de nous. Beaucoup de bananiers aux larges feuilles, des lianes, de drôles de fruits cousins des kiwis...
Par contre quand vient le départ du vrai hiking trail, on déchante : c'est la jungle, la vraie. Isa connaît déjà cet environnement, et avec Bruce, ce sont les seuls qui ont l'air d'apprécier 😅 Il y a bien la trace pour marcher mais le chemin est hyper encombré, je dois régulièrement aider Guilhem à passer des obstacles (bananier mort au sol, bambous, hautes marches naturelles...). Et lors de ce genre de moment, tu restes un peu sur place, tentant bien les nombreuses fourmis à te grimper dessus ! Notamment petit chat qui a un succès fou auprès des insectes et qui nous fait une crise de panique lorsqu'il les sent sur lui (mauvais souvenir d'un soir en Zambie). Bruce le porte un peu pour continuer mais le chemin raide, boueux, encombré, me fait rendre les armes : les enfants et moi n'apprécions plus du tout la balade, on n'avance pas un cachou, demi-tour. Moi je vous le dit, la jungle, c'est pas fait pour tous. Et notamment par pour moi.
On est quand même parti 2h30 pour 5,8km aller-retour, dont les 4km de route facile. Nous sommes bien heureux de retrouver les camions et Christian. Epluchage de petits pois pour tous, les enfants se prêtent au jeu avec plaisir. Après un bon apéro, ce sera jardinière de légumes frais.
Vendredi 16 février
Hier soir, après avoir vu une famille suisse revenir de la même balade jusqu'au lac absolument ravie d'avoir crapahuter dans la jungle, Bruce et Isa ont négocié pour y retourner gratuitement sans enfants aujourd'hui, parce qu'ils étaient quand même déçus de ne pas arriver jusqu'au bout. Ils repartent donc tous les deux à l'ascension du cratère pendant que j'ai l'excuse de devoir rester faire école aux loulous, oh tellement dur de ne pas pouvoir aller avec euuuuuux 🤣 Et puis, je dois surveiller Christian 😉
Les enfants jouent bien aussi pendant qu'on papote et qu'on cuisine. On voit des étudiants passer, tout bien habillé avec leur uniforme. On se dit oh ils vont juste à la station de géothermie mais non, ils rejoignent bien Isa et Bruce au sommet !
D'ailleurs, Bruce se joint à eux pour descendre jusqu'à l'eau, le niveau d'exploration ayant encore augmenté.
Ils rentrent vers 13h30, visiblement un peu fatigués quand même 😅 Du coup cet après-midi, opération détente ! On passe encore une belle soirée ensemble, la dernière avant un long moment... Ca faisait plaisir de les revoir.