Maroc 4 : du Dadès à Ceuta

Dimanche 26 février 2023

Comme d'habitude, on pensait partir tôt et il est déjà midi quand on décolle ! On s'arrête alors à Merzouga racheter du pain, des légumes et tirer des sous puisque j'ai trouvé un distributeur de la poste sans frais. Un peu plus loin, on s'arrêtera aussi dans un restaurant avec un extérieur super chouette, petite cour, fontaine etc... on a un peu peur du prix mais finalement 250 dirhams c'est correct. Au menu : tajine de kefta, omelette berbère et spaghetti à la tomate pour Guilhem (et oui au resto le plaisir c'est aussi de choisir, même si j'ai fait des pâtes la veille!)

L'après-midi, on prend la route jusqu'aux Gorges du Dadès. Je conduis un peu pour la première fois Ruben (pas du tout stressée nooooon mais tout va bien, je galère juste un peu à passer les vitesses !)

Photo ci-dessous : vous ne voyez rien ? Normal ! c'est comme du brouillard, mais en sable ^^ ça va nous n'en avons pas eu beaucoup sur la route mais ça fait bizarre ! (beaucoup plus impressionnant en vrai que sur la photo)

Les gorges sont très belles. On arrive à « destination » en fin de journée, enfin presque. Dans une tête d'épingle, en côte, panne sèche. Impossible de redémarrer. Heureusement on a un bidon de 20L d'essence et on peut repartir avant que la nuit tombe. Mais on joue la prudence et on redescend. Même s'il nous restait du carburant (combien on ne sait pas trop car la jauge à carburant ne fonctionne pas) la pente était trop raide et le tuyau d'aspiration du gazole ne devait plus être plongé dedans.

Tant pis, après ce petit coup de stress on retourne donc à une esplanade qu'on a repéré en montant. Il faut dire que le long des gorges le moindre petit bout de parking est écrit « réservé restaurant ou auberge » alors on espère y être tranquille. Rien de fou, mais c'est calme, assez propre et on entend l'oued passé non loin.

Lundi 27 février 2023

Un petite heure de promenade ce matin le long de l'oued (le long de "le loued" d'après Guilhem ^^) puis étant vite coincé, on va ensuite se promener sur le site des "doigts de singe". On retourne ensuite à Boulemane faire un vrai plein de gazole histoire d'être serein pour la suite. Sauf qu'au lieu de filer en direction d'Ouzoud, il y a la déception de mon homme de ne pas avoir profiter des gorges du Dadès à fond (c'est frustrant d'avoir été en panne et d'avoir fait demi-tour) et l'absence de motivation de prendre une « grande route »... Bon ba aller... On y retourne !

Et c'est reparti en direction des gorges, on revoit le même paysage que la veille au soir mais du coup avec des plus jolies couleurs :-) et c'est vrai qu'une fois les lacets de la mort passés, c'est encore plus beau que ce qu'on a vu avant. Vue sur l'oued en contrebas, une terre rouge, les montagnes enneigées derrière...

(première photo : les lacets où on est tombé en panne^^)

On se fait encore une pause repas tardive et on continue à rouler dans les montagnes. Normalement, il y a une route qui les traverse pour rejoindre Ouzoud, parfait !

Oui, normalement, quand elle n'est pas fermée à cause de la neige... Purée, après avoir fait de la route de montagne, pas toujours large, qui serpente près du vide, pas toujours en bon état, avoir pris des ponts où tu n'as pas intérêt de te louper... on doit faire demi-tour. On doit rebrousser chemin sur 100 km. Je bouillonne. Tu te dis mince ta dernière semaine, tu la perds à faire un après-midi de route pour rien ! Mais ça fait parti du jeu...

Pour me changer les idées et tuer le temps avec les enfants, je passe à l'arrière et on fait des petits jeux ensemble (une ardoise et un crayon, ça fait des miracles).

On retourne jusqu'à Boulemane... On s'arrête de nuit à côté de la route passante mais on y dormira bien quand même.

Mardi 28 février 2023 : Journée de la poisse

Bruce s'est levé tôt pour rattraper les kilomètres perdus d'hier (on était encore à 1000km de Ceuta, où on doit être lundi pour le ferry) .

7h : la roue arrière crève. Résultat : changement de roue au lever du soleil.

On roule un peu, on est sur une route/chemin/zone de chantier à quasi 2000m d'altitude, des fois ça secoue bien (et des fois il y a aussi des gros tas de pierres qui se sont éboulés)... Mais c'est une très jolie vue ! (que je ne regarde pas toujours quand on est juste à côté du vide ^^ )

10h : pendant qu'on se fait une pause café, Bruce remarque qu'une barre soutenant le porte-vélo s'est dessoudée : on refixe le tout avec des sangles supplémentaires...

11h30 : on s'arrête faire une bataille de BOULES DE NEIGE ! On passe un bon moment, puis tiens, on voit que les plaques de désensablage non plus n'aiment pas les secousses. Rien de méchant, les sangles s'étaient un peu détendues, alors on refixe le tout.

Nous montons jusque 2300m d'altitude. La vue est absolument magnifique : vue sur les plaines marocaines verdoyantes, les champs... Le temps est couvert mais on voit bien quand même.

14h : on a fini de descendre la montagne, dans une petite descente Bruce m'annonce qu'on n'a plus de freins... Il va à la prochaine ville (10km) en frein moteur et frein à main.. Je trouve le temps si long ! Mais tout va bien.

15h : verdict au garage : un tuyau a cassé occasionnant une petite fuite + les freins avaient quand même un peu chauffé... On fait souder et reposer le tuyau pour 100 dirhams. Fin des péripéties pour la journée, ouuuuuuf !

16h30 : nous arrivons à Ouzoud où nous allons directement faire une petite randonnée auprès des cascades. Nous voyons quelques singes, les enfants sont ravis, Hazel a les pétoches ! Les cascades sont très belles, quand tu te focalises que sur elles. Le vue d'ensemble elle, un peu moins. 

Dîner au petit resto : tajine aux légumes, un régal pour 120 dirhams à nous 4, thé inclus (et crêpes offertes aux enfants^^) , ça permet de se faire plaisir plus facilement !

Mercredi 1er mars

Miracle : nous sommes prêts à partir du parking-camping à 10h ! C'est notre record.

Je m'installe à l'arrière avec les enfants pour faire un peu d'école.

On observe un changement de paysage depuis que l'on a quitté l'Atlas : désormais, des champs s'étalent à perte de vue. C'est beau, c'est vert mais tu n'as aucun endroit où t'arrêter : le moindre chemin conduit à une maison. On s'arrêtera donc manger seulement vers 14h, sur une sorte de parking dans une petite ville.

L'après-midi, nous n'avons plus beaucoup de route pour aller jusque Benslimane, petite ville où on espère trouver un soudeur. Pendant le trajet, petits jeux pour occuper les loulous (petit bac, quart de singe...)

A Benslimane, le temps de faire le plein il est déjà 18h quand on arrive à un garage. Il ne soude pas (enfin pas ce qu'on a besoin) mais nous répare à nouveau le tuyau de frein car il y avait toujours une mini fuite (le raccord cette fois, alors l'ont-ils mal fait hier ? Y avait-il plusieurs endroits de fuite ? Mais pas eu de souci sur la route ouf). Bon ça fait encore 100 dirhams super.

Il nous dit de revenir demain matin, il nous indiquera le soudeur. Il nous propose d'aller dormir sur le parking de la station total, heu, non merci... J'ai repéré un parc tout à l'heure (toujours ouvrir l’œil en fin de journée ^^) alors on va s'y installer pour la nuit et les enfants sont bien contents de se défouler au milieu des arbres (malgré les bruits des créatures terribles genre criquets)

Jeudi 2 mars 2023

A 8h30 on retourne au garage de la veille, il explique comment aller chez le soudeur, c'est parti. Ah, le soudeur n'en est pas un mais un vendeur de ferraille. Bon, celui-là nous appelle un soudeur (un vrai ^^) qui parle bien français et nous donne son adresse.

A 9h on y est, Bruce retire les vélos, ils attaquent assez vite le boulot. Ce sont 4 frères qui ont quitté Casablanca pour ouvrir leur boîte ici. Pendant le covid, ils ont décidé de quitter la grande ville. L'un était déjà soudeur, l'autre carrossier, et les frères coiffeur et comptable ont suivi. J'adore cette cohésion. En plus, ils ont l'air d'avoir déjà quelques gros contrats alors, on leur souhaite que ça marche. Ils nous font des renforts sous les barres en plus. On repart vers 11h30, on a payé 200 dirhams.

Plus loin, on s'arrêtera pour fixer les plaques de désensablage ailleurs, décidément, elles ne veulent pas tenir.

Ensuite direction Rabat. On n'a pas du tout envie de s'attarder dans cette grande ville, on se fait juste une mission décathlon et grande surface pour faire un plein de courses. Ah tiens, un petit Mc Do avant ? Aller on craque ! Les enfants sont ravis évidemment mais la peur du vide de Guilhem se réitère dans les jeux où il faut marcher sur un filet... Bon, on verra si ça passe avec le temps ou si ça s'accentue... Bilan Mc Do : moins cher qu'en France, on s'en sort pour 21€ à 4 alors que d'habitude on est plutôt autour de 35€.

Bon par contre Décath on se demandait s'ils adaptaient leur prix en fonction du niveau de vie du pays : la réponse est non ^^ C'est bien plus cher qu'en France, on verra en Espagne. Ensuite courses mais par contre les fruits, légumes et pain, on les prend sur la route. Ils se gardent mieux et le pain est largement meilleur !

Direction Kénitra, une ville dont la taille doit (normalement) nous correspondre d'avantage. On s'arrête en chemin pour passer la nuit dans la forêt de Maamora, forêt de chêne liège. Nous restons un certain temps à l'entrée du chemin enlisé dans une énorme flaque de boue (en fait, on a loupé la véritable entrée et celle-là ne doit être prise que par temps sec ^^)

Mais ensuite on se trouve un petit coin tranquille où nous aurons juste la visite des moutons au dîner.

Vendredi 3 mars 2023

On avait prévu de visiter la ville ce matin, au final on est rudement bien ici alors un peu d'école dehors, de l'administratif en même temps pour moi (papiers pour le shipping à venir), et réfection de le roue de secours pour Bruce.

En partant, rencontre avec lulu la tortue ^^

Après manger, direction le lac de Kénitra mais finalement il n'y aucun aménagement et on finit à la plage. On se fait une promenade de deux heures avec vue sur l'embouchure du fleuve Sébou.

C'est ici que nous aurons le plus de mal avec les chiens errants : obligés de se garer ailleurs à cause d'une meute qui empêchait Hazel de descendre, d'autres chiens plutôt agressifs en cours de balade, Bruce reste en retrait quand je vais voir le fleuve avec les enfants car trop de chiens au bord...

On rejoint le camping municipal le soir, rien d'exceptionnel mais quit à payer un parking (vive la ville), autant payer pour ses services en plus.

Avec les enfants, nous rebaptiserons Kénitra la ville aux cigognes car il y en a un nombre impressionnant. (Pas évident de faire une belle photo en roulant)

Samedi 4 mars 2023

Matinée douches, ménage et à midi on part direction Tanger. Encore une fois on galère à trouver un endroit où manger car le bord de la route c'est : des champs, des champs et encore des champs.

Les enfants sont particulièrement excités aujourd'hui alors la route n'en est pas des plus agréable et on est content d'atteindre Tanger en fin de journée. On est à 5 km du parking qu'on a repéré quand le pneu arrière éclate. Heureusement que Bruce a refait la roue de secours hein ! Du coup, on a le droit à un joli coucher de soleil sur l'Océan Atlantique (même si lui n'en profitera pas beaucoup).

Au parking, très jolie vue aussi : on est sur une falaise qui surplombe la plage. On passera une nuit tranquille.

Dimanche 5 mars 2023

Ce matin, direction les grottes d'Hercule. La visite est payante et ce n'est pas le même tarif pour les locaux et les étrangers. Sur le principe ça se comprend mais la marge est énorme (de 20 dirhams pour un adulte, on passe à 60).

C'est beau mais plus petit que ce que je pensais (des accès sont barrés sans explication, y a-t-il des travaux?). En tout cas, Elyone adore et ça fait plaisir. Elle fait la véritable paparazzi de toutes les formes de roches qu'elle voit :-)

Il y a aussi la grotte des Arts, que j'apprécie beaucoup plus avec les différentes statues à l'intérieur. Il y a également des musiciens et des perroquets, pour le plus grand plaisir des enfants...

Les grottes donnent sur l'océan, on va se promener sur les rochers, c'est chouette.

L'après-midi, après le temps calme de Guilhem et l'école de la grande, on retourne jouer une heure à la plage avant de reprendre la route. On veut s'approcher un maximum de Ceuta ce soir.

La traversée de Tanger s'avère ne pas être de tout repos. Il y a toujours du monde qui traverse n'importe où même quand tu es sur une 4 voies et 4 jeunes sautent sur le coffre arrière pendant qu'on roule au ralenti.

Heureusement, ils descendent dès qu'on descend nous aussi du véhicule mais avec leur environ 200 kilos (2 grands et 2 plus jeunes ados), ils nous ont tordu les barres qui soutiennent le coffre... génial. On roule plus loin pour remettre une sangle (encore une^^).

Le temps qu'on s'arrête, y a un gars qui veut nous vendre des paquets de mouchoirs (sérieusement?!) , un couple qui passe par là le vire. Pendant qu'on solidifie l'ensemble, on voit des gars accrochés en roller derrière des voitures... tout fiers de leur connerie alors que c'est sur une route qui circule et toujours en 4 voies (sans terre plein au milieu hein). La route jusqu'après le port sera désagréable à guetter le moindre gars aux ronds-points. Pas le meilleur après-midi.

Mais le soir on s'installe vers une petite plage très sympa, vers un village de pêcheurs. On décide de se faire un dernier petit resto pour notre dernière soirée marocaine. Rien de dingue panini pizza mais la plupart des restaurants et boutiques sont fermées (pas la saison?). Cela permet quand même de passer un petit moment sympa avec les enfants :-)

Lundi 6 mars 2023

Nous décollons à 8h pour rejoindre assez vite la frontière. Philippe et Clodette (rencontrés à Merzouga) nous ont écrit pour dire qu'ils avaient mis 2h30 la veille à passer les douanes, on verra si on fait mieux !

Accessoirement, nous n'aurons lors des multiples contrôles, aucune demande de ce fameux document à la c** pour Hazel, celui pour lequel j'ai traversé tout le port en courant le jour du départ !

Verdict : 2h45 d'attente, mais nous tombons sur une autre française très sympa avec laquelle on échangera le long du ferry.

La mer est plus calme qu'à l'aller, on sort sur le pont avec Guilhem pour dire au-revoir au Maroc.

On reviendra peut-être un jour,

Inch'Allah.